
A n.x 163,
C . I I
i j i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ces édifiantes, pour s'en aider au befoin;& il étoit
toujours accompagné de plufieurs hommes vertueux
ôc favans, dont la converfation l’inftruifoit
de plus en plus.
Il demeuroit donc enfermé jufques à l'heure de
tierce, & alors il fortoit de fa chambre pour célébrer
ou entendre la meife. Il ne la difoit pas tous
les jours : non par négligence , comme il le difoit
lui- même, mais par refpedl. Ca r , ajoute le dodfeur
Hebert , la pratique des bons 51 faints prêtres varie
fur ce point. Je crois voir dans ceux quicelebrent
tous les jours une grande preuve de la pureté de
leur v ie , & dans les autres une marque de refpeét
& d’humilité. Or dans les canons il n'y a de part ni
d'autre,ni precepte ni confeil : mais ils témoignent
qu’il fuffit d’offrir le faîne facrifice une fois par jour,
comme J. C. s’eft offert une fois. Car je ne daigne
pas ici parler de ces prêtres de Mammona plutôt
que de J. C. qui l’offrent volontiers chaque jour,
mêmeplufieurs fois , pour le profit des offrandes.
Ce font les paroles d’Hebert. Le faint archevêque
fe préparoit à la meffe avec une grande dévotion &c
beaucoup de larmes ; pendant le chant de l’introïte
8c du refte il s’occupoit de quelque leéture, principalement
des oraifons de S. Anfelme pour éviter
les diftradrions 8c par la même raifon il étoit diligent
dans la célébration delà meife,
A none, j ’entens à midi , il fortoit en public
pour fe mettre à table, 8c y faifoit affeoiràfadroite
les favans & à fa gauche les moines, les chevaliers
gi les feigneursmangeoient feparemenc, de peur
qu'ils
L i v r e Soi x a n t e - D xx i e'm e . 15}
qu’ils ne fuffent importunez de la le&ure latine ,
qu’ils n’auroient pas entendue 8c qui duroit pendant
tout le repas du prélat. Sa table etoit abondante
& propre , mais fans delicateffe recherchec.
il gardoit unegrande fobriete, quoiqu ilfe nourrit
des meilleures viandes , 1 habitude 1 empêchant
ff’uier de viandes grofGers. Après le repas il entroit
dans fa chambre avec fes favans, 8c s’entrete-
noit ou del’ecriture fainteou des fes affaires, fai-
fant enforte de n’être jamais oifif Avant de conférer
les ordres il examinoit foigneufement lesfu-
jets ■: premièrement fur les moeurs, puis fur la doctrine,
8c enfin s’ils avoient quelque benefice fuffi-
fant:de peur qu’après leur promotion,ils ne fuifent
réduits à mener une vie vagabonde, 8c fe rendr e me-
prifables enfaifant leurs fondrions par intereft. Car
il étoit perfuadé que celui qui ordonne un fujet indigne,
fe charge toujours d’un grand peche, quand
même l’ordinanc fe corrigeroit enfuite. Il eut
grand foin de retirer les biens ufurpez fur 1 eglife de
Cantorberi, par la foibleffe ou la négligence de fes
prédeceffeurs , reprenant fans formalité ceux ou
l’injuftice étoit manifefte , 8c faifant pour les autres
des pourfuites enjuftice. Cette conduite excita
contre lui plufieurs grands feigneurs, mais lafa-
veur déclarée du roi pour le prélat, les obligeoita
diffimuler leur reffentiment.
En Bourgogne, l’évêché de Bellai étant venu a
vaquer, le parti le plus puiffant du chapitre élut un
jeunehommenoble 8c le mit en poffelf onde la malien
épifeopale : mais l’autre parti élut un moine ; 8i
| Tome XV. \ V
A n . i i <»3:
C , I J o
LXV.
S. Anthelme
évêque de Be!«
lai.
Vit a ap. Sur• 2.»
j }uniù e. 191