
A n. 11 do.
XL VI.
LetrresJ^Arnoul
de Liiieux.
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100 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
pour les affaires du pape : mais quand nous avons
voulu aller vers l’empereur pour ce fujet, nous n’avons
trouvé aucune fureté: ce n’étoit que menaces
ôc périls de mort. Nous étions prêtsàparoître devant
l’empereur, non pour fubir un jugement au
nom de l’égli fe, mais pour expliquer la vérité de
ce qui s’étoit paifé : mais nous n’avons jamais pû ,
Dieu le fait , en obtenir La permiffion.
Arnoul,quid’archidiacrede Sée's devint éyêqus
de Lifieuxen 1 14 t. étoit un des plusfavans prélats
ôc des plus autorifez des états du roid’ Angleterre.
Q ja n d i le o t apris la promotion du pape Alexandre,
il lui écrivit une lettre, où il le reconnoîc pour
fape légitimé, l’encourage contre le fchifme par
exemple du pape Innocent II. ôc ajoute : Il eft
fouvent arrivé de ces fchifmes dans l’églife Romaine
, comme on void même par les peintures du
palais de Latran, orties fchifmatiques temeraires
fervent demaiche-pied aux papes. Erenfuite : Si-
îôtque j ’ai apris vôtre promotionôc l’entreprife de
vôtre adverfsire, je me fuis hâté d’en donner con-
noiifance à nôtre prince, pour le prévenir en vôtre
faveur , & empêcher qu’il ne fe laiflat furprendre
par l’autre parti. Il a hefité quelque terras, mais
en fuite il a promis avec gaieté Si fermeté , qu’il
ne recevroic point d’autre pape que vous. Depuis
peu il a reçu des lettres de l’empereur, qui le prie
de différera vous reconnoître , Si comme il eft lié
dune étroite amitié avec ce prince, il n’a pas voulu
patoître le méprifer , ni fe hâter à fon préjudice.
C ’eft pourquoi il s’eftabftenu de faite une
L i v r e S o i x a n t e - D i x i e m e . io «i
ordonnance générale, mais il n a pas laiffé devous
reconnoître en ef fet , Si il demeurera ferme fur ce
point , quelque parti que prenne l’empereur. C ’eft
qu’on ne favoitpas encore en Angleterre que Fri-
deric fe fût déclaré pour l’antipape. Arnoul continue
: J’aurai foin de prévenir auprès du roi les
mauvais difeours", Si faire qu’il perfevere dan:¡ vôtre
obédience. De vôtre côté ne perdez point d oc-
cafiora d’envoïer fouvent vos ordres dans toutes
les provinces , afin qu’o a s’accoutume à vous
obéir. .
Le pape Alexandre aïant reçu cette lettre , la fit g g | g g
lire aux cardinaux en plein conuftoire ; 8c ht a
Arnoul une réponfe , où il l’exhorta à continuer
fes foins auprès du roi d’Angleterre, & auprès des
évêques Si desfeigneursdu païs. Vousfavez, ajoute
t-il, comme l’empereur Fridericdes le commencement
de fon regne a cherche les moïens d opprimer
l’églife Romaine, ôc comme il nous a trai- Stl^
t e z nous-mêmes pendant la legation de Refançon.
Le pape vient enfuite au concile de Pavie Sc parlant
de l’antipape il dit : Nous avons apris certainement
, que pendant quelques jours il a-quitcc les
ornemens pontificaux en- prefence de 1 empereur
qui les lui a rendus 8c l’a invefti de la papauté par
1 anneau-: chofeinouïejufques alors. Eocommeles
évêques les plus fages feretiroient fecretement de
ce conciliabule : il a contraint les autres par
lence de rendre refpeét à l’antipape. Il ajoute r-
Nous écrivons fuivant vôtre confeil à l’archevc-
aue de Rouen k 8c auxautr.es évêques de Morman*- * 9Pl