
A n . 1179.
e . z C.
X X I I .
Peines contre les
îieretiques.
c . 1 7 .
Léo. ep. 15. a/. 3.
T ü r ib .
Sup.liv.'XXV I I .
» . 3 0 .
4 7 1 H i s t o i r e E c o l e s i a s t i q u e .
feigneurs & les confiais des villes font exhortez à
confifquer les biens des coupables, Si on les déclare
efclaves de ceux qui les prendront. On excommunie
auffi ceux qui prennent ou dépouillent les
Chrétiens allant fur m er, pour le commerce ou
pour d’autres caufes légitimes ; ou qui pillent ceux
qui ont fait naufrage. D éfenfe aux Juifs Si aux
Sarrafins d’avoir chez eux des efclaves C hrétiens,
fous quelque pretexte que ce foit. Les Chrétiens
feront reçus en tém oignage contre lesju ifs, com me
les Juifs contre les Chrétiens. Les biens des
Juifs convertis leur feront confervez ; Si il eft défen
d u , fous peine d’excommunicatio-n , aux feigneurs
ou aux magiftrats de leur en rien ôter.
Le dernier canon du concile de Latran , eft
conçû en ces termes: L’églife, comme dit S. L éon ,
bien qu’elle rejette les exécutions faiiglantes, ne
laide pas d’être aidée par les loix des princes Chré--
tiens ; Si la crainte du fupplice corporel fait quelquefois
recourir au remede ipirituel. Or les hérétiques
que l’on nomme Cathares, Patarins ou
Publicains fe font tellement fortifiez dans la Gaft
co g n e, l’A lbigeois, le territoire de Touloufe Si
en d’autres lieux ; qu’ils ne fe cachent plus, mais
enfeignent publiquement leurs erreurs. C ’eft pourquoi
nous les anathématifons, eux Si ceux qui leur
donnent protedfion ou retraite ; Si s’ils meurent
dans ce péché, nous défendons de faire d’oblation
pour eu x, ni de leur donner la fépulcure entre les
Chrétiens.
Quant
L i v r e s o i x a n t e - t r e i z i e ’m e . 4 7 3
Quant aux Brabançons, A rtagonons, Navar-
roiSjBafques, Cottereaux Si Triaverdins, qui ne
refpedtent ni les églifes ni les monafteres, Si n’épargnent
ni veuves ni orphelins, ni âge ni fexe ,
mais pillent Si defolent tout comme des payens 5
nous ordonnons pareillement , que ceux qui les
auront fou d oïez, retenus ou protégez , foient dénoncez
excommuniez dans les églifes les dimanches
Si les fetes , Si ne foient abfous qu’après
avoir renoncé à cette pernicieufe focieté. Or tous
ceux^ qui 5 etoient engagez à eux par quelque
traité doivent fçavoir qu’ils font quittes de tout
hommage ou ferment qu’ils pourroient leur avoir
fait. Au contraire nous leur enjoignons à eux &
a tous les fideles pour la rémiffion de leurs pe-
chez', de s oppofer courageuiement à ces ravages ,
Si de defendre les Chrétiens contre ces malheureux,
dont nous délirons que les biens foient con-
n fq u ez, Si q u il foit libre aux feigneurs de les réduire
en fervitude. Quant à ceux qui mourront
vraiment penitens en leur faifant la guerre,ils
ne doivent point douter qu’ils ne reçoivent le
pardon de leurs pechez , Si la récompenfe éternelle.
Nous remettons aufli a tous ceux qui prendront
les armes contre eu x, deux années de leur
penitence , laiflant a la dilcretion des évêques de
leur accorder félon leur travail, une plus grande
indulgence ; Si cependant nous les recevons fous
la protedlion de 1 eglife ; comme ceux qui vifîtent
le faint fepulcre. Mais ceux qui mépriferont les
exhortations des évêques pour prendre les armes
Tome X V . O o o
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