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cours. En cette lettre l'archevêque Thibaud témoigne
qu’il n’a plus guere à v iv r e , à caufe de Ton
grand âge Si de fes infirmitez.
Le roi Henri étoit abfent d'Angleterre, comme
l’archevêque le dit expreffement dans une autre
lettre : c ’eft-à-dire qu’il étoit en Normandie, où il
faifoit fa réfidence ordinaire. Dans cette autre lettre
l’archevêque dit :Nous avons appris certainement
que l'églife Gallicane a reçu Alexandre &
rejettéOôtavien, Si autant que l’on peutconnoître
humainement, il femble qu’elle a pris le meilleur
parti : car tout le monde convient qu’Alexandre
a plus de réputation , de prudence de lettres, d'éloquence
: tous ceux qui viennent de là difent
que fa caufe eft la plus jufte ; & quoi que nous
n’aïons encore reçu ni nonce ni lettres de l’un ni
de l'autre , nous favons que tous les Anglois ont
plus d’inclination pour Alexandre, fi vous y joignez
votre confentement. Or nous avons oüi dire
que l’empereur s’éforce de vous attirer au parti
d’Oêtivien. Mais à Dieu ne plaife , que dans un
fi grand péril de l’églife vous faftîez par refpeéi:humain
autre chofe que ce qui lui doit être agréable,
eû foûmettant toute l’églife de votre roïaume à
un homme, q u i , comme on le dit publiquement,
a envahi le faint fiége, fans éleébion , fans vocation
divine , par la faveur de l’empereur feul.
Car prefque toute l’églife Romaine eft du côté
d’ Alexandre. Or nous avons appris par la leéture,
qu’en cas pareil ceux que l'églife Gallicane a reçus
ont prévalu; comme de notre tems Innocent con-
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tre Pierre, Califtecontre Bourdin, Urbain contre
Guibert.Pafcal contre trois antipapes, &plufieurs ’ *
autres du tems de nos peres. Mais vous ne devez
rien faire en une affaire de cette importance fans
le confeilde votre clergé.
Quandon eutappris enAngleterre ce qui s’étoit
pallé à Pavie , Jean de Sariiberien écrivit ainfi à ^ jy»
un doéfceur Anglois de fes amis nommé Raoul de
Serre, qui étanc à Reims lui avoit écrit au fujet du
fchifme. Nous craignons extrêmement, dit-il, que
l’empereurd’Allemagnenefurprenne notre prince
par les artifices: mais il me femble que le conven-
ticulede Pavie loin de toucher une perfonne rai-
fonnable, affermit l’éleêtion d’Alexandre, par le
témoignage de fes adverfaires. Ca r , pour ne point
parler delà témérité d’avoir ofé juger l’églife Ro maine
refervéeau jugement de Dieu feul , ni des
autres nullitez de la procédure , tout ce qui s’eft
fait à Pavie eft contre l’équité , les loix & les canons.
On a condamné des abfens, fans avoir examiné
la caufe, qui devoir même l’être ailleurs &
par d’autres. Mais dira-t-on, ils ont affeété de s’ab-
fenter. C ’eft ignorer ou diflimuler le privilège de
l’églife Romaine. Quia fournis l’églifeuniverfelle
au’jugement d’une églifeparticulière?Qui ajétabli
les Allemans juges des autres nations ? Qui a au-
torifé des hommes brutaux & impétueux pour
donner à leurfantaifie un chef à tous les hommes ?
Mais je fai ledeffeinde l’empereur , car j ’etois à
Rome fous le pape Eugene , lorfqu’à la première
ambaffade qu^*ce prince envoya au commenceT
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