
1 5 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
. »---- ~ tir de la cour iansfe deshonorer. Cependant il gai
An.i iû i . g nojt jg p[us en pius [a confiance du roi par fes
grands fervices : entre autres par la négociation
du mariage entre les enfans des deux rois, de
France & d’Angleterre : qui fit revenir au dernier
Gifors 8c quatre autres places importantes. Enfin
ce prince lui confia l’éducation du jeune Henri
fon fils ôc fon héritier préfomptif. Te l é to i tTh o -
masBequet quand il fut élevé fur le iiége de Can-
torberi.
Mais fi-tôt qu’il fut élu, il fit de ferieufes reflexions
fur la fainteté de l’état où il alloit s’engager :
il refolutde changer de [vie ; & allant de Londres
à Cantorberi pour fon facre , il dit à Hçbertun de
fes clercs homme de grand mérite : Je veux que
vous me difiez déformais ce que l’on dira de moi.
Car il m’arrivera comme, aux autres , principalement
aux grands, dont on dit bien des chofes qui
ne viennent jamais à leur connoiifance. Avertiflez-
rooi aufli des fautes que vous me verrez faire,
puifque quatre yeux voient plus que deux. Quand
*. I il eut reçu l’onétion facrée il devint un autre homme,
il fe convertit entièrement, & commença par
fe revêtir de l’habit monaftique, avec un rude cili-
çe par deifous, mais par delTus il portoit un habit
propre ôc convenable à fa dignité,
tx. A la fin du mois de Juin 1 162.. le pape Alexan-
dre partit de Montpellier 8c paifant par Alais, Men-
^ je puj^ il ‘arriva à Clermont en Auvergne
le quatorzième d’Août veille de l’Aifomption de
la fàfiue Vierge. Mais fi-tôt que l’empereur Fri-.
if rfiTnarmiffiff 8—
deriç.
L i v r e S o i x a n t e - D i x î b ’me: Ï J 7
3eric apprit qu’Alexandrevenoit en France, il écrivit
à Hugues de Champ-fleuri évêque de SoiiTons
& chancelier de France en ces termes: Nous avons
appris certainement que Roland ci-devant chancelier,
à qui nos fer viteurs ne laiiTent pas de retraite
autour de Rome, s’efl: expofé à la mer avec fes fec-
tateurs, pour entrer en France , l’infeêter de fon
fchifmc ôc la dépouiller. Car étant accablé de dettes
il lui faut plus de vingt mille livres pour fatis-
fairefes créanciers. Nous vous prions donc de con-
feiller au roi de ne recevoir en aucune maniéré ce
fchifmatique, notre ennemi mortel 8c de l’empire,
ni aucun de fes cardinaux & de fes nonces. Car il
enpourroit naître entre le roi 8c nous une inimitié
que nous n’appaiferions pas facilement.
Cependant Henri comte de Champagne 8c gendre
du roi Louis, reçût la lettre que ce prince lui
avoit fait écrire par Menaifés évêque d’Orléans, où
il témoignoit fe répentir d’avoir reconnu le pape
Alexandre. Le comte embraiTant avec joïe cette
occafion de faire fa cour à l’empereur, lui con-
feille de propofer au roi une conférence, où fe
trouveroient les feigneursôc les prélats de France
& d’Allemagne , ajoûtant avec ferment : Je vous
promets que le roi s’en tiendra à ce que je lui con-.
feillerai, quand on aura examiné devant lui l’élection
des deux papes. Le lieu de la conférence fut
marqué à faint Jean de Laune petite ville de Bourgogne
fur la Saône 8c alors la frontière de la France;
&lejour de la décolation de faintjean vingt-neuvième
d’Août , le roi homme fimple & qui fe con-
TomeXF. S
AN.UÔi.
Vu chef ne» to. 4.
p. J79. ep. 46.
Wfl» ViaolaSm
Duchéfne to» 4,
p. 414*