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3 t i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
AN.1170. ]ui rendre à lui & aux fiens tous les biens, & le
faire retourner à fon églife. Le pape ajoute : Si le
roi dans quarante jours après la monition, n accomplit
pas ce qu’il nous a promis,vous mettrez
en interdit tous Tes états de déça la mer,enforte
qu’il ne s’y fafle aucune fonction eccleiîaftique
hors le batême des enfans, & la penitence des
mourans. Quelque tems après la paix faite, vous
exhorterez encore le roi à abolir les mauvaifes coutumes
, principalement celles qu il a introduites de
nouveau, &c s’il le refufe , vousrnous en donnerez
avis. Si vous avez une efperance certaine de faire
la paix vous pourrez abfoudrc tous les excommuniez
, à la charge que fi la paix ne s’enfuit pas,
vous les remettrez dans 1 excommunication. Si le
roi ne peut fe réfoudre au baiier de paix a caufs
de ion ferment, vous exhorterez l archéveque a fe
contenter du baiier du prince fon frere. La lettre
eft dattée de Benevent le dix-neuviémede Janvier
1170. Lepape nomma l’archevêque deRoüen pour
l’execution de cette p a ix , afin de ne pas donner
fujet au roi d Angleterre de fe plaindre qu’il n’eût
donné cette comm’ flion qu’à des étrangers,mais
il manda en particulier à l’évêque de Nevers d’y
procéder feu l, en cas que l’archevêque de Rouen
*' tf' 7' ne pûc ou ne voulut pUs y procéder avec lui. La
S | p pape écrivit au roi d’Angleterre, pourluidonner
avis de cette commiffion; & il en écrivit auifi aux
évêques de la province de C an t, a 1 archevêque
d’Yorc & à fes futfragans,ces lettres fon t duhix-
huiîiéme de Février.
Cependant
E ïV R S ^OIXANTE-DOUZIt'Mê. 311 "
Cependant le pape fut averti que le roi d’Angle- An. 1170*
terre vouloit faire couronner H enri fon fils aîné par
l ’archevêque d’Y o r c , aupréjudicede celui de Can-
torberi, auquelle facredesrois d’Angleterre apar-
tenoit fuivant l’ancienne coutume. C ’eft pourquoi
le pape écrivit à Roger archevêque d’Yo rc , & aux
autres évêques d’Angleterre, pour leur défendre !r’ pj 4Α
ibus peine de dépofition de fe mêler de cette cérémonie,
tantque'l’archevêqueThomas feroit en exil,
t a lettre eft du vingt-fixiéme de Février. Lepape
écriv it aulfiàThomas pourluidéfendre defacrerle
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prince ou permettre a un autre de lelacrer, s 11 ne
prêtoit auparavant le ferment que les rois avoient
coutume de prêter à l’églife de Cantorberi, & s’il
ne déchargeoit tout le monde de l’obfervatiôn de
fes coutumes & du ferment qu’il avoit exigé' en
dernier lieu. Thomas avoit lui-même fait folliciter
ces lettres en cour de Rome -, & les aïant reçues,
il les adreffa à Robert évêque de Vorchefter fon
fuffragant, lui enjoignant de les montrer à l’archevêque
d’Yorc , aux autres évêques, & de leur
défendre de la part du pape de facrer le prince.
Thomas en écrivit auflî direélement à tous les évê- 2Y* *#• 44»
ques d’ Angleterre & de Galles, 8c en particulier à iv. «?. +j-.
l ’évêque de Vincheftre.
Vers le même tems Thomas envoïa en Angle- s_ qJ™
terre, pour confulter Codric ermite fameux, qui mitc- ,
1 1 - 1 1 . I 1 vit* Bel. II.
avoit le don de prophétie. C etoit un nomme m*a ^.^.«8*
iimple & fans lettres,- né de parens pauvres, &c c' 6'
qui dans fa jeuneife avoit fait quelque petit commerce
par mer. Aïant renoncé au monde, il fit le
Tome X/'1", R r