
 N . I t j-8.
XXÎX.
•Gui de Blandra-
te é lû archevêque
de Jlavca-
ne.
Radev• c. 14.
Stfp.
s. I f .
j « H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
plie pour la ianétifier en lui-même ; & enfuitepour
montrer qu’il en étoit le maître, il s’en eft difpenfc
& en a affranchi fes apôtres : ainfi les pontifes du
premier fîége, refpeéfcent les canons faits par eux
ou par d’autres de leur autorité , Sc les obfervenc
par humilité pour les faire obferver aux autres.Mais
quelquefois ils montrent, foit parleurs ordres ,foit
par leurs décifions, foie par leur conduite , qu’ils
font les maîtres Sc les auteurs de ces décrets. Les
chapitres précedens impofent donc aux autres la
neceffité d'obéïr : mais ils montrent que lesfouve-
rains pontifes ont l’autorité d’obferver les canons,
pour faire voir qu'ils ne font pas méprifables : à
l’exemple de J C. qui a reçu le premier les facre-
mens qu’il avoit ordonnez , pour les fanétifier en
fa perionne. Ain fi parle Gratien, mais de fon chef,
Sc fans alléguer aucune autorité de cette doétrine
inoiiie j ufques alors ; Sc toutefois les fiécles fuivants
l’ont embraifée fur fa parole : toutee qui fe trouve
dans ion décret apaffépour la plus pure diieipline
de l’églife , Sc on ne l’a point cherchée ailleurs,
pendant les trois fiécles fuivants.
L’empereur Frideric pafla l’hiver en Lombardie
&c perdit pendant ce tems plufieurs fejgneurs 6c
plufieurs prélats de fa fuite: entres autres Friderie
archevêque de Cologne , qui netenoit cefiégeque
depuis trois ans, &c Anfelme archevêque de Ra-
venne. A fa place l’empereur fit élire Gui fiis du
comte de Blandrate , jeune homme , que le pape
avoit reçu dans le clergé de Rome à la priere de
l ’empereur, & l’avoit ordonné foûdiacre; A fo.n
ékéhon
L i v r e So i x a n t e -D i x i e ’m e . 57
élection pour l'archevêché de.Ravenne affifta le
cardinal Hyacinte de la part du pape , qui toutefois
refufa par deux fois de b confirmer : difant qu’il
ne pouvoit fe réfoudre à éloigner de lui le fils du
comte de Blandrate : tant à caufe de fon mérite
perfonnel, que des avantages que fes parens pour-
roient procurer à l’églife Romaine : Sc qu’il fe pro-
pofoit d'éleveravec le tems ce jeune homme à de
plus hautes dignitez , lui ayant déjaaifigné un t i tre
comme s'il étoit diacre. Ainfi il perfifta dans
fon refus : mais l’empereur ne laiffa pas de maintenir
Gui dans la poffeifion de l’archevêché de Ra venne,
dont il jouit dix ans, jufques à l’an 1169.
qu’il mourut.
Le pape Adrien étoit mécontent de ce que les
évêques Sc les abbez de Lombardie avoient reconnu
de tenir de l’empereur les droits régaliens;
& de l'infolence avec laquelle les gens de ce prince
exigeoient le droit de fourage , même fur les terres
de l’églife Romaine. Le pape écrivit donc à
l’empereur une lettre douce en apparence , mais
ou l’on trouvoit beaucoup de reflentiment en la
lifant avec attention & l envoya par une perfon-
ne vile, qui difparut avant que la lettre fut lue.
L ’empereur en fut irrité , Scfuivanc l’ardeur de fa
jenneiTe, il réfolut de rendre au pape la pareille,
non par la qualité de l’envoyé, qui fut une perfon-
ne honorable , mais par le ftile de la réponfe. Il
ordonna donc a fon fecretaire de fuivre le ftile des
anciens Romains, mettant à la tête de la lettre le
nom de l’empereur avant celui du pape ; Sc dans
Tome KV~. H
A n . i 1 j ? .
Ital.fae. U 1*
b 370.
XXX.
Autre querelle
entre le pape &
l’empereur.
Radev, c. 1 y*
r. 18.