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XII.
Mort d’Urbain.
Grégoire V I I I .'
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tins en Orient que trois places confiderables , An-
tioche , T y r & Tripoli.
Ces trilles nouvelles vinrent fi promptement en
Italie que le pape Urbain III. en mourut dans le
même mois. La paix ayant été faiteentre lui & 1 empereur
Frideric d’une maniéré qui paroiffoit honorable
à l’églifej, il quitta Verone 8c vint à Ferrare ;
où il apprit la perte de la terre fainte , & comme
il étoit déjà confirmé de vieilleile il tomba malade
&c mourut le-dix-neuviéme d’Odtobre 1187. après
avoir tenu le S. fiege un an 8c près d’onze mois. Il
fut enterré le lendemain dans l’eglifie cathédrale
de Ferrare, & le vingt-uniéme du même mois on
élut pape Albert natif de Benevent prêtre cardinal
du titre de faint Laurent en Lucine,& chancelier
de 1 eglife Romaine , qui fut nommé Grégoire VIII.
& façré le dimanche vingt cinquième. Il étoit fça-
vant 8c éloquent, d’une vie pure 8c auftere & d un
grand zele j mais il ne tint le faint fiege qu’environ
deux mois.
Dans ce peu de tems il fit ce qui lui fut poflible
pour animer les fideles au recouvrement de la terre
fainte ; comme on voit par une grande lettre donnée
à Ferrare le vingt-neuvième d’Oétobre , ou il
les exhorte à appaifer là colere de Dieu par la pénitence
& les bonnes oeuvres , 8c promet à ceux
qui feront le voyage les mêmes grâces que fes pre-
deceiTeurs ,• c’eft-à-dire , l’indulgence pleniere de
leurs pechçz , &la proteékion de l’églife pour leurs
biens temporels. Par une autre lettre de la même
datte, il marque en particulier là penitence que
L i v r e s o i x a n t e -q u a t o r z i e ’m e . 5 Î9
l’on doit faire fur ce fujet. Nous ordonnons, d it- il,
par le confeil de nos freres, c’eft-à-dirc, des cardinaux
, 8c avec l’approbation de plufieurs évêques,
que tous.pendant cinq ans jeûnent au moins les
vendredis en viandes de Carême ; 8c que la meife
ne fe dife qu’à none. Tous ceux qui fe portent bien
s’abftiendront de manger de la chair le mercredi
& le famedi ; pour nous 8c nos freres , nous nous
en abftiendrons encore le lundi avec nos domefti-
ques ; 8c quiconque y manquera, fera traité comme
s’il avoit rompu l’abftinence du Carême. Un
auteur du temps ajoûte , que les cardinaux promirent
entre-eux de renoncer à toutes les richeiTes &
les délices ; de ne plus recevoir aucun prefens de
ceux qui avoient des affaires en cour de Rome ; de
ne point monter à ch eva l, tant que la terre fainte
feroit au pouvoir des infidèles, mais de fe croifer
tous les premiers, 8c d’aller demandant l’aumône à
a la tête des pelerins.
Comme , félon les réglés du droit, les commif-
fions ceffent par le décès du commettant ; le pape
Grégoire craignit que ceux qui avoient obtenu à
grands frais des lettres du pape Urbain , pour faire
juger leurs affaires fur les lieux , ne fuffent obligez
d’en obtenir de nouvelles. C ’eft pourquoi deux
jours après fon facre,il fit expedier une lettre adref-
fée à tous les prélats de leglife , pour valider toutes
les commiflîons de cette nature accordées par fon
prédeceffeur trois mois avant fa mort.
Il y avoit une ancienne inimitié entre les Pi-
fans 8c les Génois , dont les villes étoient alors
Trnç X V . C c c c
A n . 1187.
Roger, p.
ep. 5.
G. Neuhr. ni. H 2 2,
X I I I .
Mort dÇ* Grc-
rpea.p Ce.lement III.