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358 H i s t o i r e e c c l e s i a s t i q u e .
f~ cufer de fa mort,furent les évêques de Vorcheftrc
N* n f 1' & d’Evreux, l'abbé de Vallace, l’archidiacte de Sa-
liiburi, & cinquante autres, entre lcfquels étoit un
templier. Ils furent arrêtez à Sienne , où le comte
r.ef.M{. Macaire ne leur permit pas de paflfèr outre. Cependant
ils oraignoient fort de ne pas arriver auprès
du pape allez tôt, pour empêcher qu'il ne prononçât
excommunication contre le roi d'Angleterre ,
&C interdit fur fon roïaume. Car c’eft de quoi ce
prince étoit le plus en peine, à caufe des fuites que
cescenfures avoient alors pour le temporel. Or c’é-
toit la coutume de l’églife Romaine de publier les
excommunications le Jeudi fa in t, qui n’étoit pas
éloigné. Les envoïez du roi d’Angleterre réfolurent
donc par délibération commune, que quatre d’entre
eux prendroient les devans pour prévenir ce
jour fatal à quelque prix que ce fût.
Ces quatre étoient l’abbé de Vallace , les archidiacres
de Saliiburi & de Lifieux , & un doéleur
nommé Henri. Ils partirent deSienhe iècretement
à min uit, & aïant avec grand péril traverfé des
montagnes efcarpées & des lieux impraticables,
ils arrivèrent à Tufculum , où étoit le pape, le fa-
medi avant le dimanche des Rameaux , qui cette
année mmk étoit le vingtième de Mars. Le pape ne
voulut point les voir , la plupart des cardinaux
daignèrent à peine leur parler ; toutefois ils firent
tant par les amis du roi leur maître , que l’abbé de
Vallace & l’archidiacre de Lifieux furent admis à
l’audience du pape , comme les moins fufpecfts.
Ma.s fi-tôt qu’ils prononcèrent lenomduroi d’An-
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gleterre , en faluant le pape de fa p a rt, toute la
cour Romaine s’écria : Arrêtez , arrêtez , comme ^
fi le pape n’eût pu entendre fon nom fans horreur.
Le foir ils eurent une audience particulière du pape
, où ils lui expoferent leur charge , relevant les
bienfaits dont le roi avoit comblé le défunt arche--
vêque . & les injures qu’il prétendoit en avoir reçues.
Ce qu’ils repeterent encore devant tous les
cardinaux &enprefence des deux dépurez A lexandre
& Gonthier, qui demandoient jufticedelamort
du faint prélat.
Les députez du roi voïant approcher le Jeudi
faint, & fçaehant certainement que l'on avoit très-
long temps délibéré touchant les cenfures que l’on
devoir jetter fur lui & fur fon roïaume,s’adrefferent
à quelques cardinaux, qu’ils fçavoient être les plus
affedtionnez au roi leur maître, & les conjurèrent
de leur découvrir l’intention du pape. Ils ne leur
apportèrent rien que de finiftre : les envoïez fçu-
rent que ce jour-là le pape, de l’avis de tous les cardinaux
, avoit réfolu de prononcer l’interdic contre
le roi nommément & contre tous fes états. En cette
extrémité, ilseffaïerentparle moïen des cardinaux
& des domeftiques du pape, d’obtenir du moins un
délai jufqu’à l’arrivée des deux évêques de V o r -
cheftre & d’Evreux ; & n’y aïant pû réuflir,ils réfolurent
de prendre fur eux le péril : & par lê moïen
des mêmes cardinaux bien intentionnez pour eux
ils firent dire au pape : Nous avons charge du roi
de jurer en votre prefence qu’il s’en tiendra à v o tre
commandement, & qu’il le jurera en perfonne.