
x i4 H i s t o i r e Ec c l e s i a s t i q u e ;
’ "'-t- ' 1 au roi après avoir déclaré comme il lavoit averti
*I r ‘ defatisfaireàl’églife, i ll’invitaencoreàfairepeni-;
tence : menaçant de prononcer dans peu l'excommunication
contre lui. Enfin il condamna publi-;
quetnent l’é c rit, contenant les prétendues coutumes
d’Angleterre, déelaraexcommuniezceux qui
à l ’avenir emploieraientl’autorité de cet écrit, 8c
déchargea les évêques de la promeffe qu’ils avoient
faite de l’obferver. Il écrivit enfuite à tous les évêques
de la province deCantorberi pour les inftruirë
de ce qu’il venoit de faire, enjoignant à l’évêque
de Londres de notifier fa lettre aux autres. Il en
écrivit à l’archevêque de Rouen ; & il en donna
tp. 145 avis au pape lui en demandant la confirmation.
^.158 Cependant le roi envoïa le dodeur Gautier de l’If-:
le en Angleterre porter une lettre de la conférence
deC h in on , pour avertir les Anglois de l’appellation
propofée: faire garder les ports, Si défendre
au cierge d’obéïr à l’archevêque
x Vl Peu de tems après les évêques par ordre du roi
ConciledeLon- s’aifemblérent à Londres avec quelques abbez, &
réfolurent d’interjetter l’apel contrel’archevêquej
Les premiers qui appellerent furent l’évêque de
Londres 8c celui de Sariiberi : on ne pouvoir y obli-;
ger celui d’Exceftre : celui de Rocheftre s’excufa
fur une maladie que l’on crut feinte. L’évêque de
Vincheftre s’excufa de même& écrivit en ces termes:
Jefuis appellé parle fouverainpontife , & je
ne veux poinc appeller. On crut qu’il vouloit dire
que le pape l’avoit mandé : mais ilentendoit qu’il
.alloitcomparoître devant le tribunal deJ.C.à caufe
L i v r e S o i x a n t e - o n z i e ’m e . 1 4 J
de fon grand âge. Car c’étoit Henri frere du roi
Eftienequi tenoitce fiégedepuis trente-fept ans. Les
autres évêques notifièrent leur appel au pape&àl archevêque
par deux lettres çcrites au nom des fuffra-
gans du fiége deCantorberi,dont voici la fubftance.
Dans la lettre au pape ils difent: Nous croïons
qu’il vous fouvient que vous avez averti il y a long-
tems le roi nôtre maître, par les lettres dont furent
chargez les éveques de Londres 8c d Herford de
corriger quelques abus dans ion roïaume. Il a reçu
vos ordres avec le refped convenable, déclarant
qu’il corrigeroit’cesdéfordresfuivantle jugement
de fon églife : comme en eifet tous íes voeux
ne tendent qu’à ôter les fcandales de fon roïaume
8c y faire régner la paix. Or vo ïin t qu elle etoit
troublée par les crimes énormes de quelques ec-
clefiaftiques, il a rendu à leur profeiïîon l’honneur
qui lui eft du, les déférant aux évêques qui font
demeurez dans les bornes de leur pouvoir, en pu-
niffant un homicide, par exemple la feule dégradation
du criminel. Mais le roi eft perfuade que
cette peine ne répond pas à la grandeur du crime}
& que la fûreté publique n’eft pas bien établie, il
un ledeur ou un acdîite après avoir tué quelqu’un,
en- eft quitte pour perdre l'exercice de íes fonctions.
Le clergé voulant donc s’en tenir à 1 ordre
établi du c ie l , 8c le roi voulant affermir la paix : il
s’eft élevé une pieuíe difpute, excufable devant
Dieu, comme nous croïons par la bonne intention
des deux parties. De là eft arrivé que le roi a voulu
faire rédiger les anciennes coûtumes de fon róiau-
Tome X r . F f
An.x 166.
XXVII.
Lettre au pape«
i.ep. n 8 . to.fi
x . conc> p. 447«