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— fioit au comte, confentit àlapropofition, croïant
A n . i iû x . procurcr la paix de l’églife -, 8c le comte retourna
AU*' AU*\ trouver l’empereur qui étoit en Lombardie, 8c lui
promit avec ferment delà part du roi l’accomplif-
iemenc du projet. Le bruit de cette conférence s’étant
répandu dans les villes d Italie , mit les catho-
liquesdans une grande confternacion. En y allant
le roi Louis fe rencontra avec le pape Alexandre»
Souvigni prieuré deClugni, 8c le pria de venir au
rendez-vous r ou, s il ne vouloir pas fe trouver e a
prefencc de l’empereur, qu’il vint jufquesà Vergi,
qui étoit un château imprenable, lui promettant
de le mener 8c ramener en fureté. Et comme le
pape ne pouvoir s’y réfoudre, craignant les artifices
de l’empereur, le roi lui dit : Il eft étrange que
l’on évite le jugement quandon eft fût de la juftice
de fa caufe -, 8c continua fon chemin pour la conférence.
Le pape fe retira au monaftere de Dol »
c’eft-à-dire du Bourg-Dieu,prês déChâteau-Roux
en Berri ,o ù il fe croïoit plus en fureté comme é -
tant en Aquitaine»
Le roi de France ne favoit point encore les conditions
du traité que le comte deChampagne avoit
fait de fa part avec l’empereur. Quand il fut arrivé
à Di jon, le comte le vint trouver 8c lui dit : J’ai lié
cette conférence pour votre honneur 8c l’utilité de
votre ro’iaume , afin que l’on examine le droit des
deux papes:fi l éleétion de Roland fe trouve la meilleure,
l’empereur fe mettra à fes pieds ^ f ic ’eft celle
d’Qétavien, vous leconnoîtrez pour pape : fi l’un
des deux manque de fe trouver à la conférence »
L ïV R B SoiXANTE-DlXXE'Mf i: 13?
pn l’abandonnera 8c on rcconnoîtra fon compétiteur.
Si votre majefté ne veut pas s’en tenir au jugement
de l’affemblée, j'ai promis par ferment de
paffcr fous l’obéïlfance de l’empereur, & de tenir
déformais de lui tout ce que je tiens de vous en
fief. Le roi furpris lui dit : J'admire comment vous
avez olé faire à mon infçû un tel traité avec l’empereur.
Le comte répondit : Vous m’en avez donne
le pouvoir par l’évêque d’Orleans i 3c il montra la
lettre par laquelle le roi indigné de ce qu’Alexan-
dre avoit mal reçûfes envouz ,ordonnoit au comte
de lier la conférence, promettant de s’en tenir à
tout cequil avoit réfolu.
L ’empereur étoit à Dole qui étoit la frontière
de fes états, 3c les François fachant qu’Oébavien
n’étoit pas avec lui, feréjoüiiToient de fon abfen-
ce: mais les Allemans le firent promptement venir
, 8c l’empereur le prenant avec l u i , le mena
jufques au milieu du pont de S. Jean de Laune :
puis il fe retira aufli-tôt comme ayant fatisfait à
fa promeffe. Le roi fe rendit de Ion côté au lieu
de la conférence ; 8c envoïa Joce archevêque de
Tours , Maurice évêque de Paris, 8c Guillaume
abbé de Ve z e la i , avec d’autres feigneurs vers les
députez de l'empereur, qui attendoient au même
lieu la réponfe du r o i , 8c avoient avec eux le
comte de Champagne entièrement favorable a
l’antipape Viélor. Les députez du roi demandèrent
un déla i , attendu qu’il n’avoit appris que la veille
les conditions du traité, 8c qu une affaire de cette
importance ne devoit pas être décidée à la hâte ;
Sij
A n . i i î z J