
— — — ipi H t S T O I R t E c c l e s i a s t i q u e .
A N .iiip . tems diipucé fur le ferment des excommuniez, on
convint enfin que trois qui croient préfens jure-
roient fur les évangiles , qu’ils executeroient l’or-;
dre des nonces. Enluite on chargea les cvêques d’c-
crire les conditions de la paix, que le roi avoit accordée,
mais quand les trois excommuniez eurent
été abfous, le roi changea les termes du traité&vou-
lut que l’on mit la claufe: Sauf la dignité de fon
roïaume, mais Graticn dit qu’il ne l'accorderoit
jamais.
„ 1 , On fe iépara ainfi à trois heures de n u it , Sc on
Conférence de i ^ 1 • • * I
cacu. convint de fe trouver a Caën huit jours après la
Nativité de la Vierge. Gratienrefufoit cette claufe,
jH-'efii. parce qu’il voioit bien que fous le nom de la dignité
de fon roïaume, leroiconferveroitles coutumes
conteftées & banniroit d’Angleterre l’autorité de
l ’églife Romaine.Les nonces vinrent à Caen au joue
marqué,conduits par l’archevcque de Roüen, l’ar-*
chcvêque de Bourdeaux s’y trouva aufli, Sc les
évêques de Lifieux , de Vercheftre, de Sées, da
Baïtux Sc de Rennes, 5c quelques feigneurs. Le
roi étoit allé à Rouen recevoir le comte de Flan-:
dres.A
cette conférence de Caën les commiiTaires da
roi prelToient les nonces d’admettre la claufe : Sauf
la dignité du roïaume, mais ils répondirent: Qu’on
mette donc aufli : Sauf la liberté de l’églife. Ce que
les commiiTaires refuierent ; 5c l’archevêque de
Roüen écrivit au roi: Nous n’avons pu obtenir des
nonces , qu’ils approuvaient le projet de paix que
vous nous avez iaifle, il ne vous convient pas
qu'il?
L i v r e s o ï x a n t e d o u z i e ’ m e . 2.97 . 1 -
qu’ils fe retirent brufquementSc fans efperance de
paix. C ’eft pourquoi nous fommes convenus, de
mettre Amplement que vous permettrez à l'archevêque
de Cantorberi de retourner en Angleterre,
&c lui rendrez fon archevêché comme il l’avoit a-
Vant fafortie. En effet les nonces étoient convenus
de cet expédient. Mais le roi les aïantfait venir à
Roüen leur manda qu’il n’abandonneroit point la
claufe : Sauf la dignité de fon roiaume. Les nonces
fe retirèrent ainfi fans avoir pu rien conclure, Sc
•ordonnèrent aux archevêques par la foi qu’ils doivent
au p ape , de déclarer aux excommuniez,
qu’en vertu de leur ferment l’abfolution qu’ils
avoienc reçuë leur feroit inutile, fi la paix ne fe fai-
foic avant la S. Michel qui eit le terme preferit
par le pape-
Les nonces s’étant retirez firent une derniere
• 1 er*
tentative, 8c en voïerent au Roi d’Angleterre le doc- Gervaf.
teur Pierre archidiacre d eP a vie ,qu ifu t reçu honnêtement
, mais renvoïé honreufement, Sc avec indignité.
Cependant le roi envoya au pape une nouvelle
députation avec une lettreoù il fe plaignoit
que les nonces lui avoient manqué de parole, 8c
le faifoit attefter par des lettres de l archevêque
de Roüen , de Bernard éyêque de Nevers Sc de
tout le clergé de Normandie. De quoi le nonce
V iv ien étant a v e r ti, il écrivit auflï au pape une lettre
où il lui rendit compte de tout ce qui s’étoit
paffé jufques alors: le priant de ne rien croire de
ce que l’on pourroit lui dire au contraire. Gratien
eut communication de cette lettre: mais il n ’écrivit
Tome Xf^. Pp
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