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• ploie le pouvoir qu’il m’a donné pour corriger les
pecheurs.
Vous me propofez le péril de l’eglife R om aine
& la m enace que le roi ne s'enfépare. A Dieu ne
-plaife qu’il renonce à l'unité pour un intérêt tem*
porel , lui dont le crime feroit d’autant plus grand
.qu’il entraîneroit plus de monde- après Lui. A D ieu
ne plaife que cette penlée vienne a aucun de fes
ferviteurs, pour ne pas dire à un évêque. Prenez
gardem .êm e que ce que v-ous en dites ne foit un
poifon mortel pour plufieurs am es, & que y o s penfées les plus fecrettes ne fe découvrent. Q uant à
f églife elje s’affermit pour les perfecutions, il n’y
a rien à craindre pour, e lle , mais pour vous qui
travaillez à fa ruine. A l'égard de la fufpenfe de
i'évêquedeSariiberi & l’exçom m unication de Jean
d’O xford, vous ne devez pas ignorer que félon les
canons l’ordre judiciaire n’eff pas requis dans les
crinies notoires : Or l’évêque a conféré le doïennc
de ion églife à jean d’O xford, après la défenfe du
pape & la nôtre.
Il mpntjre epfuite la nullité de leur appel, en
ce qu’ils n’ont rien à craindre pour eu x, &c n'ont
aucun intérêt d'appeller au nom du roi contre
la liberté de l’églife. Enfin il déclare qu’il ne peut
les reconnoître pour juges entre le roi & lui-Pre,-
m ierem en t, d it-il, parce que vous devez être
fes parties auffi-bien que m o i, puifqu’il s’agit de
l'intérêt côm m un de l’églife : enfuite parçc que
npus ne trouvons point qu’un fuperieur puiife être
jygé par fes inférieurs : principalement un métro»
L i v r e s o i x a n t e o n z i e m e . 1 5 3 a . n i \ ~ c
politain par fes fuffragans. Il infifte fur la reftitu-
tion des biens 8c des droits de fon églife, & conclut
en exhortant les évêques à faire rentrer le roi
en lui-même 8c l’exciter à penitence.
Saint Thomas écrivit fur lemêmefujetà l’évê- N 'M' 108
que de Londres qui lui avoit écrit en particulier. Il
lui reproche d’abord qu’il fe contredit, commençant
fa lettre par une proteflation d’obéïifance 8c
la finiifant par un appel, qui ne tend qu a ne lui
pas obéir. Et le terme de cet appel, ajoûte-t-il, eil
de près d’une année : afin de faire durer plus long-
îèms nôtre e x il, les maux de l’églife, 8c le péril
où eil le roi pour fon ame. Aufondsiltépondaux
objeôfcions de l’évêque comme dans la lettre pre-
cedente, 8c fur ce que l’évêque difoit, que le roi
étoit prêt à fatisfaire à l’ég life , l’archevêque répond
: Comment l’entendez-vous? Vous volez que
l ’on profcrit les veu ve s, les orphelins, lesinnocens,
ceux qui ignorent abfolument le fujet de nôtre
différent: qu’on bannit les clercs, on les dépouille
de leurs biens, onles traiteindignement, on tient
mes ferviteurs dans les fers, on pille les biens de
l ’ëglife de Cantorberi Votre mere. Eft- ce fatisfaire,
que de ne pas réparer le- mal 8c l’augmenter tous
les jours? il l’exhorte enfin à reprefenter au roi
qu’il n'eil point ju g e des évêques.
Après l’appel interjette à ch in o n & à Londres ,
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XXX.
le roi de fon côté 8c l’archevêque du fien envoie- ti 1 ornas chaiTé
rent au pape : de qui le roi obtint enfin par fes 'Gtrv, an. 1 \ 63.
députez qu’il envo'ieroit deux légats à Utere, pour
négocier la paix entre lui Si l’archevêque. Ce-
TorrieXir. G g