
4*» H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q ^ d e .
emporter les vafes facrez ; c ’eft pourquoi nous les
Î 7*j avons renvoyez à Rome par le même chemin par
lequel ils font venus. Or comme par l ’éle&ion des
foigneurs nous tenons l’empire de Dieu feul , qui
lors de la paillon de fon fils à fournis le monde au
».peí.h.i7. gouvernement des deux glaives; & comme l’apô-
tjreS. Pierre a dit; Craignez Dieu , honorez le roi:
quiconque dira que nous avons reçu du pape la
couronueimpériale comme un bénéfice, s’oppofe
a 1 inftitution divine & eft coupable de menfonge.'
Nous vous exhortons donc à foûtenir la dignité
de 1 empire; déclarant que nous fournies réfolus à
expofer notre vie , plutôt que d’en foufirir la dirai*
sup.uu. lxix. nution-¿ « 4 remarquable que l’allegorie des deux
e.t*. glaives fût reçûë comme une do&rine confiante ,
par ceux mêmes qui combattoient les prétentions
de la cour de Rome.
Rade y. c, Les deux légats Roland & Bernard étant retour*
n e z , racontèrent les mauvais traitemens qu’ils
avoient fouffert , le péril qu’ils avoient couru j
exagérant même la chofe pour exciter d’autant plus
le pape à en tirer vengeance.Sur quoi le clergé de
Rome fe trouva partagé ; les uns étoient pour
P0.i. l’empereur > & aceufoient les légats d’imprudence
ou d'ignorance, d’autres étoient pour le pape. Il
écrivit fur ce fujet aux évêques d’Allemagne une
lettre, où après avoir rapporté la maniere dont fes
légats avoient été traitez, il ajoute. Comme ils for.
toient de la préfence de l’empereur,on dit qu’il avoit
fait un édit pour défendre que perfonne ne vienne
à Rome de chez vous; & qu’il a mis des gardes à
L i v r e S o i x a n t e - D i x i e’ me. /pj
toutes les frontières du royaume. Il exhorteenfui
te les évêques à ramener l’empereur au droit chemin;
& fur-tout à lui perfuader défaire faire fatis-
faélion par fon chancelier Reinald Si le comte Palatin,
qui avoit dit desparoles très-injurieufes aux
légats, Si à léglife Romaine.
Les prélats d’Allemagne après avoir concerté
enfemble ce qu’ils devoient répondre au pape
Adrien lui écrivirent une lettre où ils difoient :
Les paroles de votre lettre ont tellement choqué
l’empereur Si tous lesfeigneurs , que nous ne pouvons
les approuver: mais ayant reçu avec le ref-
peèfc convenable celle que vous nous avez écrite ,
nous avons averti l’empereur fuivant votre ordre,
& i l nous a ainfi répondu en prince catholique. Il
y a deux réglés par lefquelles notre empire doit être
conduit, les loix des empereurs nos prédcceffeurs
& le bon ufage qu’ils ont fuivi : nous ne pouvons
excederles bornes. Nous rendons volontairement
au pape le refpeél qui lui eft dù, mais nous ne re-
connoiflons tenir notre couronne que de la grâce,
de Dieu. L’archevêque de Mayence a la première
voix dans l’éleètion , les autres feigneurs enfuite
félon leur rang; nous recevons Pon&ion royale de
l ’archevêque de Cologne ; l’imperiale du pape, le
furplus vient du mauvais. Nous n’avons point contraint,
au mépris du pape , les cardinaux à fortir
de nos terres : mais nous ne leur avons pas permis
de pafier plus avant, avec les écrits injurieux
a notre dignité dont ils étoient porteurs, Nous
n’avons point faitd’édit pour fermer l’entrée & la
An. i i j7.
XX IV ,
Lettre des é v ê ques
Alleraans
au pape.
Kadev* e.
M a tth . v» j>7».