
68 H i s t o i r e Ec e l b s.'i a t rsqjJ'B.
An. i i <9 chçntàfoûtenir leurs propres penfées au préjudi-
5 ce de la vérité.
Son ouvrage eut le même fuctès que celui de
Gratign. Pendant les fiécles fuivans ceux qui en-
feignerent la théologie ne prenoient point d’autre
texte pour lire ôc pour expliquer à leurs écoliers,
que le livre des fentences ; ôc l’on compte jufques à
deux cens quarante-quatre auteurs, qui y ont fait
hmgfmÊm des commentaires, entre lefquels font les plus fameux
théologiens de chaque fiécle. Le maître des
fentenCesn’eftpastoutefoisregardé comme infaillible
Scon a marqué jufquesàvingt-fixartieles fur
lefquels il n eft pas fuivi. On a auffi de lui un commentaire
fur les pfeaumes ôc un fur les épîttes de
S. Paul. Il eft enterré à S. Marcel près de Parisi Maurice
fon fucceffeur étoit néàSulli fur la Loire, dont
il prit le nom , ôc d’archidiacre de Paris en fut fait
evequeen n<so. Il tint cefiége trente-fix ans.
je^iTsarif v conno*c encore l’état des études de ce tems-
& ics écrits». la par les écrits de Jean de Sarifberi : ainfi nommé
du diocefe dans lequel il étoit né en Angleterre.
Etant encore fort jeune , il vint étudier à Paris la-
fécondé année après la mort de Henri I.roi d’An-
s»A/;«. Mvm. gleterre, c’eft à-dire en 113,7. ilaprit les premiers
élemens de la dialeétique de Pierre Abailard, qui
enfeignoit alors fur la montagne de fainte Gene-
n c t . . viéve avec grande réputation. Après la retraite
Jt.Sansb, Met, •! J t » t \ » 11 r n.i.io. a Abailard , Jean s attacha a Alberic de Reims ,
Je p[us fameux dialetftitien & le plus oppofé à la
feéte des Nominaux. Il étudioic en'mêm tems
fous un Angjois nommé Robert de. Melun ,. à
£• i-V s on X.A N. T E-D.I x: r * ‘ m v. ^ 69
eaijfe qu’il y avojt. enfügné ; ôc depuis évêque
d’Herford. Après avoir- luivi deux ans ces deux
maîtres,Jean de Sarifberi revint à la grammaire ôc
J’étudia trois ans fous GuillaumedeConques.il reprit:
enfuite toutes Ses études fous Richard l’évê-
que , homme,univerfel dans toutes les fciences ôc
plus folide qu’éloquent; ôc il fe remit particulièrement
à la rétorique..
•Il fe fortifia dans fes études en inftruifant les en-
fahs de quelques nobles , pour fournir à ffafubfif-
tance : puis il lia amitié avec Adam doéteur-An-
glois grand Ariftotelicien. Après avoir été détourné
trois ans par la neceftité d’enfeigner , il revint
étudier la logique ôc la théologie fous Gilbert de là
Poirée, puis la théologie feule fous Robert Pullus
& ibus. Simon de Poiiïij. Jean de Sarifberi paffa environ
douze ans en ces diverfes études : c’eft-à-dire
jufques en 1149.
Dès fa jeüneffe il étoit entré dans le.clergé de
Cantorberi; ôc dans la fuite il fut chapelain ôc fer
cretaire de l’archevêque Thibaut , comme il pa-
roît par fes premières lettres écrites au nom de ce
prélat. Il compofa alors un grand ouvrage qu’il
intitula Policratique , oudesamufemens descour-
tifans ôedes veftiges des philofophes; Scils’adreffa
emiji». au principal miniftre deHenri II. roi d'Angleterre
, qui étoit avec ce prince au fiége de Tou-
loufe: c’eft-à-dir-e au chancelier Thomas Bequet.
En cet ouvrage,. Jean de.Sarifberi commence par
d’écrire Ôc blâmer les amufemens des grands : fa-
yoir la chaffe, le jeu , la mufiique , les bouffons,
I iij.
A n, 115,7.
■Jo, Sarisb. ep$-
i» i. 3.
Lib. 1. c, 4» J>-
& c .