
A n . j i ? i .
R.zJ.plpb. p. .
id. p. 6$4.
Roger, p. 70I.
Jo. Rrompt. p. I %x6.
XXXVI.
Po.urfuites à R o-
pie contrç ré v ê -
«uç d’EIi.
C \ t H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
exerçoit fon autorité. Gautier archevêque deRoüen
étoit revenu en Angleterre dès le vingr-feptiéme
d’Avril, avec une lettre du roi Richard, par laquelle
il mandoit à levêque d’Eli & aux autres à qui il
avoir donné autorité , d’agir de concert avec lui
en toutes les affaires du roïaume. En vertu de cec
ordre le comte de Mortain fit tenir à Londres une
aifemblée le mardi huitième d’Odtobre , où fe
trouvèrent les deux archevêques de Rouen &
d’Y o rc , 8c prefque tous les évêques, entr’autres
faint Hugues de Lincolne 8c les comtes d’Angleterre.
Là d’un commun confentement le chancelier
évêque d’Eli fut deftitué de la regence du roïaume,
8c on mit en fa plaee l’archevêque de Rouen
qui ne voulut rien faire fans le confeil de ceux qui
lui avoient été aflociez par le roi. Le chancelier
fut contraint de ceder ; il rendit la tour de Londres
où il s’étoit retiré, 8c promit de ne point for-
tir du roïaume, qu’d n’eût remis les autres places
qu’il tenoit. Toutefois il voulut s’embarquer à
D ouvres déguifé en femme ; mais il fut reconnu
& arrêté. Les évêques l’aïant fait délivrer , il pafla
en France 8c fut reçu à Paris proçeffionnellement
par l’évêque Maurice, à qui il donna foixante marcs
d’argent pour recevoir cet honneur. De-là il fe retira
en Normandie, 8c envoïa des députez au pape
Celeftin demander juftice contre le comte de.Mor-
tain & fes complices.
Ses adverfaires envoïerent auffià Rome, & Hugues
évêque de Coventri publia un écrit contenant
toutes leurs plaintes contre le chanpeliçr, e?ca?
L i v r e s o i x a n t e - q u a t o r z i e ’me . ¿13
gerées avec aigreur : fa dépofition, fa fuite, 8c la
maniéré dont il fut découvert à Douvres, décrite
d’une maniéré très-indecente. Il conclut en demandant
que l’églife Romaine puniiTe de tels excès, &
que le roi d’Angleterre pourvoie au gouvernement
de fon roïaume. Mais le pape plus touché des
plaintes du chancelier fon légat, écrivit une lettre
aux évêques d'Angleterre, où il dit: Le roi Richard
étant abfent pour le fervice de Dieu , nous fom-
mes obligez de prendre la protedtionde fon roïaume.
Aïant donc appris que Jean comte de Mortain,
& quelques autres ont attenté contre ce roïaume
ôc contre notre venerable frere Guillaume évêque
d’Eli, légat du faint fiege ; nous vous ordonnons, s’il
eft ainfi, de vous affembler 8c de dénoncer excommuniez
au fon des cloches 8c les cierges allumez,
le comte & tous ceux qui fe trouveront fes
complices, pour avoir mis la main fur cet évêque ,
l’avoir pris ou détenu en prifon, ou changé le gouvernement
du roïaume établi par le roi. Vous interdirez
auffi tout office divin dans les terres des
coupables, jufquesà ce qu’ils viennent s’en faire
abfoudre par nous, avec les lettres du légat 8c les
vôtres, qui témoignent qu’il efl: en liberté 8c le
rpïaume en fon premier état. La lettre eft du fécond
jour de Décembre 1191. L’évêquè d’Eli l’en-
voïa à S. Hugues évêque de Lincolne pour la faire
exécuter ; mais on n’eut aucun égard en Angleterre
à cette lettre du pape, niàcelles de l’évèque d’E li,
que l’on n’y regardoit plus ni comme légat ni comme
chancelier,
H h h h iij
A n . 1
Rog.p. 701
Id.p. 70
Ccelefl. cp.
Roger, p, 77