
C. ï . ex t. de frapt.
S . Th. ;. par.
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6i 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . 1
mais l’abbc Eftienne fut d’un autre avis. Il dit que
dans l’inftitution du baptême J. C . n’a pas dit:
Allez, baptifez en difant : Je te baptife & le refte ;
Si qu’un baptême donné avec les trois immerfions
& l’invocation de la Tr in ité , ne doit point ê:re
déclaré nul. Ce qü’il confirme par plufieurs au-
toritez des peres, qui onr reçû par cette raifon
même le baptême des heretiques. Je reçois toutefo
is , dit-il , avec grand refpeét la formule ordinaire
: Je te baptife, Si je la regarde comme étant de la.
folemnité dü baptême ; mais non de fa fubftance.
Autrement nous déclarerons damnez ceux que les
laïques baptifent en cas de neceifité. Car ils ne
djfent autre chofè en ondoïant les enfans finon :
En nome Patres, & Files & Efbirites Santés. O a
voir ici Sc dans la lettre de l’évêque Ponce , que le
mot d’ondoïer étoic dès-lors en ufage , pour lignifier
l’adminiftration du baptême fans les cérémonies
de l ’églife. Eftienne conclut, que l’enfant eft
valablement baptife ; maïs il propofe fon fenti-
ment avec grande modeftie Si grand refpeét pour
l ’évêque de Paris, qui avoit autrement décidéj
Depuis le pape Alexandre III. décida comme avoit
fait l’évêque de Paris ; & les théologiens ont fuivi
cette décifion, & déclaré que ces paroles- : Je ta
baptife, font neceffaires pour exprimer l’intention
du miniftre, & diftinguer le baptême de toute
autre ablution.
En 1177. Eftienne fut élû abbé de fainte Gene^
viéve de Paris au grand regret des chanoines de
S. Eu verte d’Orléans, qui toutefois lui accordèrent
une
L i v r e s o ï x a n t e - q u a t o r z i e ’me . C î j
une penfion fur une de leurs terres. A fainte Geneviève
outre les écoles extérieures qu’il y trouv
a , il en établir d’interieures pour les religieux :
afin qu’ils n’euifent point occafion de fe corrompre
par le commerce avec les écoliers externes. L’ab-
baie de fainte Geneviève n’étoit pas encore bien
rétablie des ravages que les Normans y avoient
faits quand ils aifiegerent Paris, trois cens ans auparavant;
mais Eftienne la repara entièrement, il
bâtit l ’églife telle que nous la voïons encore , &
tous les lieux réguliers ; enfortequ’il eft comme le
fécond fondateur de ce célébré monaftere , dont
il augmenta confiderablement les biens temporels.
En 1178. Eftienne fuivic en Languedoc Gautier cardinal
evêque d’Albane, qui y fut pris par Roger
île Bediers prote&eur des Albigeois.
Le roi Philippe Augufte avoit une telle eftime
pour l abbé Eftienne, qu’il l’envoïa au pape pour
négocier une affaire importante ; Si le prit en 1187.
pour un des parrains de Louis fon fils & fon fuc-
ceffeur. Pendant que le roi Philippe étoit au voïage
d Outremer , fon oncle Guillaume archevêque de
Reims qu’il avoit laiffé régent du roïaume,mit dans
fon confeil l’abbé Eftienne, dont il connoiffoit la
capacité & l’experiencc. Te l étoit cet abbé quand
il fut appelle à l’évêché de Tournai.
Vers le même temps commença l’ordre du V a l
des Choux. Dans la chartreufe de Louvigni au dio-
cefe de Langres vivoir en 1188. un frere convers
nomme Viard , quife fentit appellé à une vie plus
auftere & plus éloignée des foins temporels, que
Tome X V . K k k k
A n . 1154’
Sup .l. Liï. n. 54.
V. Ep. 148.
E p . i 7 *.
Roger, t io v .p .t f i.
Sup. I. i x x u . n.
XL;
Ordre du V a l
des Choux.
Mem, M S □