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3g z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
de 1 evêque Foulques, afin qu’il puifTe s’acquitter
I I7I* plus facilement de fon miniftere. Dans une autre
• c°nc■p' il excite les rois 8c les feigneurs de Dannemarc , de
10. Norvège & Gothie, à réprimer par les armes la fe-
tf. n. rocité du peuple d’Eftonie , 8c des autres païens de
ces quartiers ; leur accordant pour cet effet l’indulgence
d’une année; femblable à celle des pelerins
if. 16. qui vifitent le faint fépulchre. Par une autre lettre
le pàpe prie l’archevêque de Drontein en Norvège
, 8c l’ancien évêque de Staffenger, d’accorder
à Foulques le moine Nicolas originaire d’Efto-
riie, pour travailler avec lui à la converfion de la
province.
is-o-tt. Il y a deux grandes lettres adreflees à l’archevêque
d’Upfal métropolitain de Suede, 8c àfes fuffra-
gans, pour réprimer plufieurs abus. Les laïques don-
noient les églifes à qui ils vouloient, fans confulter
les évêques,& les donnoient pour de l’argent ou par
faveur. De-làil arri voit que toutes fortes de prêtres
de quelque part qu’ils v in ifen t, étoient admis fans
examen à faite leurs fonctions, par la feule autorité
des laïques ; 8c qu’on les laiiïoit quelquefois exercer
par des moines fugitifs , chargez de crimes ,
ou qui riétoient pas prêtres'. Il en arrivoit encore
que ceux qui n’avoient point de benefice , ou en
vouloient un meilleur, dépofledoient aifémentlcs
titulaires, en gagnant les puiifances par argent. On
obligeoit les clercs mêmes pour les différends qu’ils
avoient entre eux, à plaider deyarft les juges laïques
en demandant & en défendant ; on les jugeoit fui-
vant les lorx féculieres, & on les foumettoit aux
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épreuves du fer chaud & du d u e l, fans en excep- ^
ter les évêques : enfin on les frappoit & on les tuoit
impunément.
D ’ailleurs les femmes corrompues faifoient périr et-
les enfans qui étoient le fruit de leur débauche ;
d’autres commettoient des inccftes ou des beftia-
litez. Il y avoit des prêtres qui emploïoient à la
meife de la lie de vin ou des miettes du pain trempées
dans du vin. Quelques laïques,quoique Chrétiens,
femarioient fans meiTe&fansbénédiétion du
prêtre; ce qui produifoit fou vent des divorces 8c des
mariages illicites. Le pape exhorte les évêques de
Suede à corriger tous ces abus, & remarque que
l ’ignorance en étoit la principale caufe ; car elle eil
ordinairement plus grande dans les païs les plus
éloignez de la fource de la religion 8c des études.
C ’eft pourquoi il infere dans ces deux lettres les
autoritez dd l’écriture, des décrctales des peres de
l ’églife les plus précifes fur chaque matière. Il ordonne
aux meres qui auront fait périr leurs enfans
baptifez, trois ans de pénitence , 8c cinq ans s’ils
riétoient pas baptifez ; 8c veut que l’on envoie à
Rome ceux qui feront coupables de ce crime,ou des
autres abominations qu’il a marquées , afin que la
fatigue du voïage faife partie de la pénitence. C ’eft
le commencement des réferves au pape de certains
cas plus atroces.
Par une autre, lettre adreifée à l’archevêque «f.;
d’U p fa l, à fes fuffragans & au duc Gutherme, il dit
avoir appris, que quand lesFinlandois fetrouvent
preffez par les armées de leurs ennemis, ils pro-
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