
'An. j \Ci .
Wft,gent, Dan.
m
Duehen. to. 4. p.
7 t 5>ep. 318.
LXII.
Alexandre honoré
par Les rois
de France &
d’Angleterre»
A d a. op. Bar•
Reb. de Monte•
ii6i»
'À04*
144 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
lendemain Oétavien facra Livon élu évêque d’Ol-
denfée capitale de l’ifle de Funen, au facre duquel
Abfalom s’étoit vigoureufement oppoié. Le roi
Valdemarnerevint en Danemarc que l’année fui-
vante 1 16 3 . Cependant O&avien ne laifTa pas de fe
prévaloir de lanégociation du comte de Champagne
avec l’empereur , 3c écrivic à Rome , que le
roi de France avoit embraffé fon parti , 8c l’avoic
déclaré àTempereur avec ferment par le moïen de
ce comte. C ’ell ce qui paroît par la lettre que les
Frangipanes confuls des Romains en écrivirent au
roi, le priant de diffiper cette calomnie.
Tandis que le pape étoit à l’abbaïe du Bourg-
Dieu , il fut vifité par le roi d’Angleterre , q u i ,
après lui avoir baifé les pieds, lui offr it des préfens
d’or 8c le baifa à la bouche , Sc ayant refuié le fau-
tcüil qu’on lui avoit préparé, s’aifit à terre aux pieds
du pape avec fes barons. Il ie retira trois jours après
fort content , a'fant fait encore de grands prefens
au pape 8c aux cardinaux. Quelque tems après la
conférence de faint Jean de Laune, le roi de France
& le roi d’Angleterre , fe trouvèrent enfernble à
Çouci fur Loire 8c y reçurent le pape Alexandre
avec l’honneur convenable ; ils le conduifirent à fa
tente marchant à pied à côté de lui, 8c tenant à
droit ôç à gauche la bride de fon cheval. Ç ’eft que
le pape après avoir long-tems féjourné au Bourg-
Dieu paifa à Tours, où il arriva à la faint Michel
8c y célébra la fête de Noël,
Au carême de l’année fuivante 116 3 . Il vint à
Paris, pour conférer avec le roi Louis , qui alla
deux
L i v r ï S o i x à n ’t e - D i x i e ' m e ; 1 4J
deux lieugs au devant avec fes barons ôc fes chevaliers
; 8c dès qu’il le vit il defcendit de cheval , 8c
courut lui cenir l’étrier 8c lui baifer les pieds, après
quoi ils s’cmbraiTerent. Ils entrèrent dans la ville
marchant enfernble , le clergé vint au devant, 8c
mena le pape 8c les cardinaux à l’églife cathédrale.
Le pape demeura à Paris pendant le carêmeSc y célébra
la fête de Pâques, qui fut le vingt-quatrième
de Mars, il en partit peu de tems après, 8c paffant
par Chartres retourna à Tours où il avoit convoqué
un concile pour l’oètavede laPentecôte, c’eil-
à-dire, le dix-neuviéme de Mai.
Le concile commença en effet ce jour-la 8c fe
tint dans l églife de faint Maurice, qui efl la métropolitaine.
il s’y trouva avec le papedix-fept cardinaux,
cent vingt-quatre évêques, quatre cens quatorze
abbez, 8c une grande multitude d’autres per-
fonnestant ecclefïaftiques que laïques. Les prélats
étoient raffemblez de toutes les provinces de l’o-
béïiTance des deux rois de France 8c d’Angleterre^
8c quelques-uns d’Italie. Arnoul évêque de Li-
fieux fit par ordre du pape un fermon pour l’ouverture
du concile , où il exhorte les évêques à
combattre courageufement pour l’unité de l’églife
contre les fchifmatiques, 8c pour fa liberté contre
les tyrans, qui la pillent 8c l’oppriment. Quoique
les premiers, dit-il, s’efforcentde ladéchirer,elle
n’en n’efl pas moins une, puifqu’ils fortent de fon
fein 8c demeurent dehors; 8c quoi que les autres
veuillent l’affervir , elle n’eif pas moins libre en
pffet, puifqu’elle les punit par fa puiifance fpiri-
Tome X V . T.
A n. i k >3„'
LX1IÏ.
Concile de
Tour-.
to, x.p, 14141
Conc, p. 1411;
A rn.p, 61,