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----------- - qu’en cette cérémonie , loin de faire promettre au
A n . 1170. nouveau roi de conferver la liberté de l’é g life , on
lui a fait confirmer par ferment les prétendues
coutumes du roïaume. Il reproche aux prélats leur
foiblefle de l'avoir fouffere ; & pour punition les
f tp. 66 fufpend de toute fonétion épifcopale. Quant aux
évêques de Londres & deSariiberi,il déclara qu’ils
<fÆ étoient retombez dans l’excommunication : permettant
toutefois à l’archevêque Thomas de les en
abfoudre.
Mais quand le pape eut appris la réconciliation
du roi & de l’archevêque', il écrivit à ce prince,
<p. 19. pour lui en témoigner fa joie, &i l’exhorter a rendre
les biens à 1 eglife de Can torbe ti, à reparer les
torts qu’il lui avoir faits, &c faire donner fatisfac-
r.ep.}S. i7.«o. tion à l’archevêque parle roi fon fils. Lescardinaux
aufquels Thomas avoir donné part de cette paix ,
lui en firent auffi leurs complimens ; témoignant
toutefois qu’ils fe déficient de l’execution , & 1 exhortant
à la faciliter par fa douceur. Le pape lui
r .e p . zj. manda de plus que fi le roi n’executoit pas la paix,
il lui donnoit pouvoir d’exercer les cenfureseccle-
fiaftiques fur les perfonnes & les lieux de fa légation
; excepté le roi, la reine fon époufe &i fes en-
,¿.51. fans ; & il manda aux archevêques de Sens Se de
R o ü en , d’avertir le roi dans vingt jours d exécuter
la paix ; Si s’il ne le faifoit dans un mois
après la monition ,de mettre en interdit toutes fes
terresde déçàlamer. C e s deux lettres font du mois
d’Oéfobre.
Thomas vit encore deux fois le roi d’Angleterre,
L i v r e s o i x a n t e - d o u z i e ’ m e . 341
premièrement à Tours, ou le roi etoit venu con-
ferer avecThibaut comte de Blois. Le roi vint au N* l l 7° w
devant de l’archevêque 5 mais il ne parut pas le re- xho™ ; épare
garder de bon ced: & le lendemain il fit dire dans
fa chapelle une meife des morts, ce que 1 on crut
q u il avoit fait de peur que l’archevêque ne lui o ffrît
le baifer de paix. Ils allèrent enfuite à la conférence
avec le comte Thibaut ; Si le roi preifé par
ce comte Si par le prélat, promit pofitivement la
reftitution des terres de l’églife : mais il vouloit
que l’archevêque retournât auparavant en Angleterre
pour voir comment il s’y conduiroit. Quel-
ques jours aprèsThomas vint encore trouver le roi r.tp.e%. \
à Chaumont entre Blois Si Amboife , non pour
lui rien demander, mais pour effarer de regagner
fes bonnes grâces. En effet le roi lui fit moins d’honneur
& lui témoigna plus d’amitié ; & ils convinrent
qu’il iroit inceffamment prendre congé du roi
de france pour paifer au plutôt en Angleterre. Il
partie dès le lendemain pour retourner à Sens faire .
fes adieux à fe préparer à fon voïage.
Cependant il reçut une lettre des agens qu’il v.ep.ff
avoit envoïez en Angleterre, Si qui lui rendoienc
auiïi compte de leur commiffion : Nous nouspre-
fentâmes au jeune roi dans fa chambre à Oüeft- ■
m.infttr le l&ndi d’après la faint Michel, c’étoit le
cinquième d’Oitobre cette année 1170. Avec lui
étoient ailis le comte Renaud , l’archidiacre de
Cantorberi, celui de Poitiers, Guillaume de Saint
Jean & plufieurs autres. Quelques-uns, du nombre
defquels étoit le comte Renaud, aïant oüi la
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