
t a H i s t o i r e E c o l e s t a s t i q u é .
mifere. Cet hôpital fut dédié à faint Jeanl’Aumov
nier , 8c étoit fous la direction de l’abbé de fainte
Marie. Les trois maifons favoir les deux monaiteres.
Sc l’hôpital n’avoient point de revenu fixe , 3c fub»-
fiftoient de ce que les marchands Latins- contri-
buoient volontairement. Quand les eroifez firent
la conquête de Jerufalem r l’abbeffe de la Magde-
lene étoit une noble Romaine nommée Agnès : le
maître de l’hôpital étoit un homme vertueux noim
mé Gerauld , qui fervoifc les pauvre&depuis loug-
temsj fous les ordres de l’abbé 8c des* moines
de fainte Marie. Son fuccefleur fut Raimond du
P u i , qui eut le différend dont il s’agit avecJe~
patriarche;.
Depuis la conquête des François ces Hofpitaliers
fe tirèrent premièrement de lajurifdiéfion de l’abbé
de fainte Marie : enfuite leurs richeiTes étant
extrêmement accrues, ils obtinrent du pape d’être
exempts même de lajurifdiétiondu patriarche, 6c
de ne point payer de dîmes. On void quels-croient
leurs privilèges par la bulle d’Anaftafe. IV. adreffée
au maître Raimond, dans.laquelle àfapriere, & à
l’exemple des.papes-Innocent. IL Celeftin II. Lu-
ciusll. &Eugene III. Ihprend l’hôpital de Jerufalem
fous la proteéfion du faint fiége , & lui confirme
la poffeifion de tous fes biens, foit dans le
diocéfe de Jerufalem , foit ailleurs v il permet aux
freres de bâtir des églifesôc des cimetieres dans les
terres qui leur ont été données-, d’enterrer avec les
cérémonies ecclefiaftiques, ceux de leurs freres qui
mourront dansçdes: lieux interdits, 3c de. celebrer
E i v r ’ e S o i x -a n t e -D t x -i e’ m-s . -*t
une fois l’année foffice divin dans les mêmes lieux,*
en faveur de leurs freres qui y feront envoyez pour
fairedesquêtes ou autrement. Il ajoute: Comme
tous vos biens font deftinez à l’entretien des pelerins
& des pauvres , nous défendons à qui que ce
foit d’exiger des dîmes des terres que vous cultivez
à vos dépens y. 3c à aucun évêque de publier interdit
, fufpenfe ou excommunication dans les églifes
qui vous font foumifes ; 3c s’il y a même dans ces
lieux un interdit général, on pourra celebrer chez
vous l’office divin à portes fermées , Sc fans Tonner
les cloches.-
Et afin que vous puiffiez plus aifément avoir l’o f fice
divin 3c recevoir les facremens , nous vous
permettons de recevoir ¿es clercs- & des prêtres
de quelque part qu’ils viennent , après vous être
fuffifamment informez de leurs bonnes moeurs 3c
de leur ordination , tant dans votre- principale
maifon que dans les obédiences qui en dépendent :
fi leurs évêques refufent de vous les' accorder,
Vous les pourrez garder par l ’autorité du S. fiége-,
&c ces clercs ne feront fournis qu’à votre chapitre
ic au pape. Nous vous permettons auffi de recevoir
des laïques de condition libre pour lefervice
des pauvres. Voilà les trois fortes de perfonnes qui
compofent l’ordre de faint Jean de Jerufalem, les
chevaliers , les clercs-& les freres fervans. Le pape
continue: Quantaux freres, c’eft à~diré, auxche-
valiers , qui auront été une fois reçus en votre
compagnie , nous leur défendons de retourner au
fiécle après avoir fait profeffion 6c pris l’habit 6s-
A n. i 15.5.-