
32. H i s t o i r e Ec c l e s i a t i s q u e :
‘ r ' quoient, que la glorieufe mere de J. C. le lui avoit
• fa i t , comme il étoit encore enfant. Ce font les paroles
de Robert abbé du mont S. Michel auteur du
tems ; 8c le monaftere d’Argenteüil conferve pré-
cieufemetttcette relique.
SainKEukbeth f a même année n $6. on découvrit à Cologne
deSchoaauge. plufieurs tombeaux avec leurs infcriptions , por-
Tritbem. C h r . 1 . / . i / - . r I ■ spanbem. »n. tant que c etoit delainte Urlule vierge 8c martyre
VJietbertinur- & de fes compagnes, que l’on y honoroit au moins
m m S(i' depuis trois cens ans. On trouva enfemble les noms
de plufieurs évêques 8c autres faints perfonnages
que l’on difoit les avoir accompagnées. Cerlac abbé
de Duis envoya les principales 8c les plus remarquables
de ces infcriptions à Elifabeth religieu-
fe de Schonauge, efperant qu’elle en auroit quelque
révélation, 8c qu’elle pourroit l’aflurer fi on y
devoit croire ou non; car il avoit quelque foupçon
de ceux qui avoient trouvé .c.es corps faints ; 8c
craignoit qu’ils n’euifent fait faire ces infcriptions
vifoitiii'ir- par fe defir du gain, Ç ’eft ainfi qu’en parle Elifa-
beth elle-même,
nta.ap.soii. £lle étoi t n¿e en txjo. 8c à l’âge de douze ans
ou environ elle entra dans le monaftere de Scho-
nauge ficué au diocefede Trêves à feize millesde
Bingue, Il étoit proche d’un monaftere d’hommes
fondéen 1125. 8c dédié à S. Florin confefleur, qui
vivoit à Coblents au commencement du feptiéme
fiécle, 8c que l’eglife honore le dix feptiéme de Novembre.
Ce monaftere de Benedi&ins eut pour
premier abbé Hildelin : il prit le nom de Scho-
nauge du lieu de fa fituation ainfi nommé à caufe
de
L i v r e So i x-a n t e - D i x i e ' m e . 33
de fa belle vûë; 8c le monaftere des filles qui fut
depuis bâti tout proche en dépendoit. En l’année
115t. Elifabeth étant âgée de vingt-trois ans commença
à avoir des extaies 8c des vifions : ce qui lui
arrivoit ordinairement les dimanches 8c les fêtes
aux heures de l’office divin. Comme plufieurs per-
fonnes defiroient favoirce que Dieu lui reveloit,
elle le découvrit par ordre de l’abbé Hildelin à un
frere qu’elle avoit nommé Ecbert chanoine del’é-
glife de Bonne : mais elle eut bien de la peine à s’y
réfoudre, craignant que les uns la priiTent pour une
fainte , les autres pour une hypocrite qui voulût
impofer, ou pour une folle. Enfin de peur de ré-
fifter à la volonté de Dieu , elle racontoit à ion frere
ce qu’elle voyoit 8c entendoit de jour en jour;
8c il l’écrivoic d’un ftile fimple,oùil neparoîtrien
ajouter du fien.
Il en compofa quatre livres , dont le troifiéme
intitulé des voyes du Seigneur, contient plufieurs
exhortations utiles pour les differens états des
Chrétiens: la vie contemplative, la vie aétive, le
mariage , la continence parfaite. Elifabeth y fait ‘
de terribles reproches aux prélats de fon tems ,
qui vivoient la plupart dans le fafte & la pompe
feculiere, dans les richefies 8c les delices:oubliant
leurs devoirs eifentiels, 8c ne longeant plus qu’ils
étoienc les fucceiTeurs de J. G. 8c des apôtres.
Jufques ici il 11’y a point lieu de.foupçonner là fidélité
d’Ecbert : mais les vifions contenues dans je:
quatrième livre forment de grandes difficultez ; car
prefque tout regarde fainte Urfule 8c fes com-
Tome I I E
An. i 1 5 Í .
iiT.c.g.é-r*
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