
A N. 1178 fnivant AriftotedansfadiaIe£tique,&traitantavec
la legereté fcholaftique les myfteres de la Trinité
& de 1 Incarnation. Il les combat par l’autorité de
1 écriture &des peres.
Au concile de Latran vinrent plu fieurs ecclefilagne.
e fîaftiques d’Allemagne ordonnez par les fchifma-
«ot.TiÜ tiques j efperant obtenir grâce du pape. Il y vint
principalement des clercs & des moines de Tégli—
fe d Halberftat,que l’évêque Geron avoit déchirée.
Le pape ufa d’indulgence à leur égard , parce
que Geron n’avoit pas été ordonné par un fehif-
matique, mais par Hartuic archevêque de Brème
catholique. Il fut donc permis à ceux qu’il
avoit ordonnez , non feulement d’exercér leurs
fondions , mais de monter aux ordres fuperieurs.
Geron obtint lui-même la liberté défaire par-tout
Alberti.a», les fondions épifcopales. Chriftien archevêque de
Maicnce & Philippe de Cologne , aïant abjuré le
fchifme & quitté les palliums qu’ils avoient reçûs
des antipapes, en reçurent de nouveaux de la main
du cardinal Hyacinthe. Baudoiiin archevêque de
Breme étoit mort l’année précédente 1178.1e jour
même qu’il devoit recevoir les lettres de fa dépo-
iition. On élût à fa place le doéteur Berthold ; ô£
Je prévôt Otton fut le feul qui appella de cette
éledion. Bertold vint au concile de Latran ; & demanda
au pape d’être facré, s’en tenant fort affu-
ré. Mais la veille il s’étoit ailis dans le concile entre
les évêques, quoiqu’il ne fût pas prêtre ; ce
qui lui avoit attiré une grande indignation. Un
doéleur nommé Gerard parla pour lui , diianc
L i v r e s o i x a n t e t r e i z i è ’m e . 4 7 7
qu’il étoit de bonnes moeurs,&c qu’il fça voit les arts
libéraux,l’écriture fainte , les décrets & les loix , ^
enfin qu’il avoit été élû tout d’une vo ix , & conclut
en difant au pape : Il vous prie de l'ordonner aujourd’hui
prêtre & demain évêque. Le pape dit :
Je crois bien ce que vous avancez ; mais il eft dit r>'i
Ne vous preifez point d’impofer les mains. J’en parlerai
à nos freres, & nous examinerons la maniéré
de l’éleétion. Deux cardinaux interrogèrent les députez
de Breme & ne les trouvèrent pas d’accord.
Enfuite le pape en confiftoire prononça ainfi la
fentence. Mes freres, j’ai vû votre élû, je fuis content
de fa perfonne,de fa fcience, de fon éloquence
, de fes moeurs mêmes , autant que je le puis
connoître ; mais la maniéré de fon éleétion me déplaît.
Il a été élû n’étant pas encore dans les ordres
facrez , enforte qu’il eût pû contracter mariage.
Nous avons appris aufli qu’il y a eiï appellation ,
dont on a contraint l’appellant à fe defîfter. Que
votre élû s’eft fait élire une fécondé fois , caftant
ainfi fa première éleétion. Enfin qu’il a reçû l’in-
veftiture de l’empereur avant les ordres facrez. I l
n’eft pas facile de difpenferdc tant d’irregularitez :
c’eft pourquoi nous jugeons votre éleétion nulle.
Comme Berthold vouloir encore parler , les huif-
fïers crierent en I talien : Levate andate andate..
Levez-vous : allez,allez. Sifridévêque de Brandebourg
&- fils du marquis Albert , fut élû enfuite
archevêque de Breme.
En ce concile le pape facra deux évêques An-
gl ôis tk deux Ecoffois, dont l’un étoit venu à R o -
Q O Q iij,