
i 4 t H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q .ü ï :
I mun. Qu’il défiroic fur-tout d'en conférer avec le
l t 6z . roide Danemarc dont il connoiffoic la fageffe; ôc
qu€,ppur le rêc.ompenfer de la peine d’un h grand
v o y a g e,il lui donneroit une province d’Italie avec
le gouvernement de touc le païs desSclaves.
■ Raoul étant de retour Scgagnépar les flatteries
de l’empereur 8c de l’antipape, publioit hautement
leur affedion pour le roi fon maître > & ce prince
moins pour l’intereft de la religion que par la cu-
riofité de voir les païs étrangers,réfolut d’aller trouver
l’empereur. Cependant Bernard légat d’Oéta-
■ vien en Danemarc s’efforçoit de gagner les évêques
, & comme il en trouvoit peu qui le reçuffenc
favorablement, il indiqua un concile: mais il fut
peu nombreux 8c lui attira plus de mépris que de
confideration. Le roi Valdemar l'âïant laiffé à
nu.}. Ht- Slefvic découvrit ion deflein d’aller en Allemagne,
mft.gtn.Dan. à Abfalom évêque deRofchild fon frere de laiêt,
11ntas.GuM. qu’il avoit fait élire pour remplir ce fiége en 1158.
M. «. Afr. Qe prélat n’étoit pas Boll.to, p» K r i moins recor mmandablte? par fa *jo. prudence 8c la valeur, que par les vercus chrétiennes,
ôc avoit étendu la religion chez les Rugiens
& les autres Sclavcs, autant par les armes que par
la prédication. Il fit ce qu’il put pour détourner le
roi Valdemar du voïage d’Allemagne , 8c n’ayant
pû le periuader il ne laifla pas de l’y fuivre. Mais
quandils furent arrivezàla cour de l’empereur qui
étoit à Me t s , le roi s’apperçût bien qu’il s’étoit engagé
temerairement. Car l’empereur lui fit des
reproches qu’il étoit venu bien tard; 8c prétendic
qu’il dévoie lui faire hommage du roïaume de
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Danemarc 8c le reconnoître pour ion fouverain : “
ce que le roi ne put éviter de faire à certaines con- An. n 6 t
ditions.
Enfüite Oêtàvién, tint un concile, où il s’effor-
ça de montrer par de grands difeours la validité de
fon éledhon, & pour le rendre les évêques favorables,
il ordonna que l’on n’appelleroitau S. fiége,
qu’en cas que l’affaire ne pût être décidée à leur
tribunal. Après qu’il eut parlé, l’empereur dit qu’il
avoit invité les rois à la conférence, pour finir la
queftion du fchifme , étant réiolu de s’en tenir à
leur a v is , 8c qu’ils n’y étoient pas venus, parce
qu’ils prétendoient au mépris de l’empereur créer
un-pape,quoi qu’ils n’euflenc aucun droit furRome.
Enfuite Rainoldarchevêque de Cologne s’efforça-
de montrer auffi l’injufticc des rois. Car , difoit-
i l , fi l’empereur vouloir juger un différend touchant
l’évêché de quelque ville de leurobéïffance,
ils le trouveroient très-mauvais -, 8c cependant ils
veulent faire la même chofe à Rome. L’archevêque
crut cette preuve fi convaincante,, qu’il la
propofa en latin, en François Sc en allemand. Mais-
autant quelle fut applaudie des Allemands, autant
déplut-elle aux Danois i & à la fin quand on eut
allumé les cierges pour prononcer l’excommunication
contre le pape Alexandre : le roi Valdemar
fuivanc le confeil de l’évêque Abfalom forcit dn
concile. Abialom le fui vit , 8c comme Oétavienle
prioit de demeurer, il dit qu’il ne pouvoir quitter
le roi à la fuite duquel il étoit venu. Ainfi ils ne prirent
point de part à cette action fchifmatique. Le