
A n . 1178.
V ita ap. Sur. 17.
Sept.
ap. Alh. Stad. an.
lt$ i. fo l. 16$.
Chr. S en on. lib.
\ i c. 1 f..to, y. Spi-
cil.
Lib.
458 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
continua de les écrire avecun homme fidele quilui
aidoit à rendre Tes penfées en Latin , fuivant les
règles de la grammaire , .qu’elle ignoroit abfolu-
ment. Scs révélations font recueillies en trois livres
&c commencent d’ordinaire par quelque image
fenfible , qu’elle dit avoir vue &r donc elle explique
les lignifications myfterieufes ; puis elle en
tire une morale pure & folide exprimée d’un
ftile v i f & figuré , où elle reprend les vices de
fon temps & excite fortement à la penitence. Elle
écrivit auffi plufieurs lettres pour répondre à ce’ux
qui laconfultoient ; entre lefquelles il y en a une
grande au clergé de Cologne , mêlée de plufieurs
prédirions. Car on ctoyoit qu’elle avoit le don
de prophétie, &c Richer moine de Senones en
Loraine, qui écrivoit environ trente ans après ; dit
qu’elle a v o i r parlé de l’ordre des Prêcheurs & des
freres Mineurs. C a r , ajoûte-t’il, elle a die clairement
, qu’il viendroit des freres portant une grande
tonfure & un habit religieux ,. mais extraordinaire
, qui dans leur commencement feroient
reçus du peuple comme Dieu : qu’ils n’auroienc
rien de propre & ne vivraient que d’aumônes ,
fans en rien referver pour le lendemain ; qu’ils
iraient dans cette pauvreté prêchant par les villes
& les villages , & feroient d’abord chéris de Dieu
& des hommes ; mais quêtant bien, tôt déchus de
leur irrftitut, ils tomberaient dans le mépris; & leur
conduite a vérifié cette prédiction. Ce font les paroles
de Richer. >
Sainte Hildegarde avoit auifi le don des m ira-
L i v r e s o i x a n t e - t r e 1 z 1 e ’m e. 455»
d e s ; elle en fit une infinité , dont l’auteur de fa
vie rapports en particulier jufques à vingt. Elle
mourut le Dimanche dix-feptiéme de Septembre
1178. âgée de quatre-vingt ans. Sa vie fut écrite
par Thierri abbé Benedidtin quelque trente ans
après fa mort, fur les mémoires d’un nommé Go-
defroi, aufquels il ajouta les révélations & les miracles.
L’églife.honore la fainte le jour de fa mort.
Cependant tout le clergé &c le peuple de R ome
voïant que l’empereur Frideric serait fournis
au pape Alexandre & que le fchiftne étoit fini :
jurèrent par délibération commune de rappeler le
pape pour faire ceifer les maux que fa longue
.abfence avoit caufez, tant au temporel qu’au
fpirituel. Ils enyoïerent donc à Anagni fept des
principaux citoïens Romains avec des lettres du
clergé, du fenat & du peuple, pour le prier de
revemr : mais le pape confiderant qu’après l’avoir
rappellé de France ils avoient bien tôt recommence
a le maltraiter, ne crut pas devoir rentrer à
Rome fins avoir pris fes furetez. Pour cet effet il
envoïaavec les fept députez des Romains H ubalde
évêque d’Oftie , Rainier prêtre cardinal de S Jean
& S. Paul, &c Jean diacre cardinal de S. Ange : qui
après une longue négociation firent regler par
délibération de tout le peuple : que les fenateurs
aleuréledlion feroient foi & hommage au pape :
que les Romains lui reftitueroient l’églife.dc faint
Pierre & les droits régaliens, dont ils seraient emparez
: qu’ils obferveroientinviolablemenr la paix
& la fureté , tanta l’égard du pape , que des .car-
M m m ij
A n. 1178.
C. 27.
Pr&fatl
Martyr. R. 17.'
Septm
XVI.
Alexandre III.
rentre à Rome.
A£ta A le x , ap.
Bar. an. 1178. ».!•
S u p . l iv . Lxxi. n.
Éjp