
A n . 1177.
V I I I .
Ecrits de Hugues
Etérien.
A le x . ep. 49.
Bibl. P P . Parif.
te. 8.^.
438 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
du pape Alexandre écrits par un homme de fa fuite,.
& de la chronique de Romuald archevêque de Sa-
lerne un des envolez du roi de Sicile.
Pendant que le pape étoit àTroïe il reçut l’ouvrage
de Hugues Etérien contre les Grecs, que
l ’auteur lui avoir adreiTé par un de fes amis, Sc
dont le pape le remercia par une lettre du treizième
de Novembre ; où il l’exhorte à travailler à
la réünion de l ’empereur de C . P. avec l’églife R o maine.
Hugues Etérien étoit de Pife en Tofcane
& demeuroit a C . P. avec ion frere Léon interprète
de la cour impériale. L’empereur Manuel
Comnerte le fit venir un jour & lui demanda , fi
les Latins avoient quelques autoritez des peres ,
qui afluraflent que le faint Efprit procédé du Fils.
Hugues lui apporta des pafiages de faint Bafile , do
faint Athanafe &c de S. Cyrille qui prouvoient cette
vérité j Sc volant que l’empereur s appliquoit ferieu-
fement à l’examen de la queftion, îlr é fo lu td e la
traiter plus a fond. Il y fut encore exhorté par trois»
cardinaux Hubalde évêque d’Oftie, depuis pape
fous le nom de Lucius III. Bernard évêque de Porto
& Jean du titre de faint Jean & faint Paul. Il entreprit
donc de réfuter les reproches des Grecs contre
les Latins fur ce fujer, tant par raiionnementr
que par les paifages des peres qu’il avoir recueillis
pendant un long féjour à C . P. L’ouvrage eft divi-
fc en trois livres : la queftion du faint Efprit y eflr
traitée fort au long & avec beaucoup de fubtilité.
L auteur dans fes raifonnetnens fuit les principes
d Ariftote j mais il fèroit à délirer qu’il y eut plus
L i v r e s o i x a n t e -t r e i z i è m e . 439
d’ordre & de choix dans fes preuves, plus de c la r té --------
Sc moins d’affeéfcation dans fon ililc, n 7 7 '
Nous avons un autre ouvrage de Hugues fait à Md.t.5n.
la priere du clergé de Pife, touchant l’état de lame
féparée du corps ; contre l'erreur de quelques Pifans
qui difoient que les prières ni les facrifices ne fer-
voient de rien aux morts, & qui doutoient même
de la réfurreélion. Ce traité de Hugues eft divile
en vingt-fept chapitres & compofé du même ftile
que le précèdent.
La nouvelle de la fin du fchifme & de la recon- ix.
ciliation de l’empereur avec le pape, fut apportée en
Danemarc par ceux qui avoient été envolez en cour saxoGram.Uv.
de Rome pour folhciter la promotion d’Abfalom
a 1 archeveche de Lunden. L’archevêque Efquil fe
volant avance en âge, defiroit depuis long temps
de quitter fa dignité & en fit un jour confidence
au roi Valdemar. Ce prince l’en voulut détourner
& lui reprefenta qu il ne Je pouvoit fans l’autorité
du pape ; mais le prélat répondit, qu’il avoit obtenu
du pape, non feulement la permifïion de renoncer
a 1 archevêché, mais le pouvoir de le tranf-
ferer a qui il voudroit, outre l’autorité qu’il en
avoit en qualité de légat. Pour rendre fa renonciation
plus folemnelle il pria le roi d’affembler les
eveques dans un mois, mais de tenir la choie fe-
Crf tC ^c Peur <îuequelqu’unnc s’abfentât craignant
d’être élû archevêque.
Cependant en un jour dé fête il fit un ferrnon à
fon peuple, où il reprefenta combien il les avoit
aimez & combien il en avoit été aimé j & déclara