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An. 1167. mas avoic excommuniez, en cas feulement qu’ils
AbfohJüôns fuifent en péril de mort; 8c à condition de prêter
furpdfo.^ ^ ferment que s’ils revenoient en fanté, ils iatisfe-
11. if. 16. roient aux ordres du pape. Sur ce fondement ces
excommuniez fuppoferent qu’ils etoient en péril
de m o r t, parce qu'un ordre du roi les obligeoitde
palîer la mer ; 8c fous ce prétexte ils fe firent ab-
foudre par un pauvre évêque du pais de G alle s ,
qui avoir quitté fon évêché pour une abbaïe de
plus grand revenu; homme ignorant des loix 6c
des canons. Dè sle temsde l’arrivéedesltgats,Jean
'sJifo'y.'Zo, de Sarïiberi fe plaignit fortement au pape de ces
abfolutions furprifes en fraude, fans aucune fatis-
fa&ion ni reftitution des biens ufurpez. Sur quoi
le pape écrivit aux lé g a ts , d’obliger ceux qui a-
XI. e f . 1 0 4 * r C N . 1 » • 1 |»> | . . voient etc abiousa lareltnution des biens de 1 egli-
fe de Cantorberi, ou de les remettre dans la première
excommunication. Ainfi les deux légats
Guillaume de Pavie 8c Otton retournèrent fur la
fin de l’année 1 167. fans que leur légation eût été
xlix. d’aucune utilité.
Rhdms°n * Jean de Sariiberi étoit réfugié à Reims, ou pendant
l’été de cette année 11ti7.il arriva un grand
w/i.ep.,1. ». turnujte ^ comtne nous l’apprenons par oequ’ilen
ÿ i i4. n.ep. ¿crjVjt à j e3n évêque de Poitiers en ces termes;
Les bourgeois avoientconfpiré contre l'archevêque
par le confeil du clergé 8c avec lefecoursdelano-
bleffe*, parce que l’archevêque vouloit impofer a
la ville des fervitudes nouvelles 8c infuportables,
Ils fefaifirent des tours des églifes 8c des maifons
les plus fortes, chafferent de la ville les officiers &c
les amis
E l VRE So rXANTE-ONZrE’ME. z jy ______
les amis de l’archevêque , & lui firent plufieurs in- A n. 1 n i7.
fuites. Ils lui avoient d’abordfait toute forte de fou-
miffion 8c offert deux mille liv re s , pourvu qu’il les
l'ai fiat vivre félon les droits dont la viLleavoit toujours
ufé depuis le tems de S. Remi. Ils s’éroient
aufli adreflèz au roi Louis pour adoucir par fou
moïen l’archevêque Ton frere, mais ils n’y avoient
pas réüffi. Ils eurent donc recours à Henri comte
de Champagne,8cpar fon confeil ils fe foûmirent au
r o i , que l’archevêque avoit amené pour réduire la
ville. Le roi fit abattre environ cinquante maifons,,
ce qu’il fit à regret 8c touce-foisilnefatisfitpas fou
frere.
Trois jours après qu’il fe futre tiré ,le s bourgeois
revinrent;8c pour fe vanger, abbattirent les maifons»
des gentils hommes quifavorifoientl'archevêque,,
favoir du vidame 8c d’un autre qui avoit été gouverneur
de la ville. L’archevêque imploralefecours
du comte de Flandres, 8c l’amena avec mille chevaliers,
pour faire main-baffe fur les bourgeois
ou les jetter dans des priions.. Mais il<s prévinrent
l'arrivée du comte, 8c vuiderent fi bien la v ille ,
que les Elamans y trouvèrent à peine de quoi
fubfifter un jour. Cependant à leur infçu l ’archevêque
fit fa paix avec les bourgeois, par l ’en-
tremife de fon frere Robert comte de D reux ,
moyennant quatre cens cinquante liv re s , pour
réparation des dommages qui montoient à quatre
fois autant, leur permettant de vivre fuivant leurs
anciens ufages ; 8c après cette paix fi honteufe , il
étoit encore mal avec fon clergé | 8c vexoit les
Tome X V . M m