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----------------- l'empereur,s’il le meritoic. Mais auffi-côt les cardi-
A n . \ iî>i . m u x prireHt la couronne & la mirent fur la tête
de l’empereur. C’eft Roger auteur Anglois qui rapporte
cette ceremonie , que nous n’avons encore
vûë en: aucun couronnement.
H eue. Le lendem ain, c’eft à-dire J e mardi de Pâques,
l’empereur donna au pape la ville deT ufculum
comme il avoit promis, ; & le mercredi le pape la
Rad. Dicet. livra aux Romains*fuivant le traité fait avec eux.
f‘ P - par Clement II I . i on pEedeceffeur. Les Romains la
détruifirent enforte qu’il n’y refta pas pierre fur
pierre , & elle n’a jamais été rétablie. Les habi-
tans £e difperferent dans les lieux vodfins, & quelques
uns firent des feuillées dans les ruines d’un
des fauxbourgs, d’où eft; venu le nom de Frafcati
au bourg qui eft à prefent la rcfidenccdel’évêquc.
L’empereur palTa enfuite dans la Pouille , maigre
la défenfe du pape, qui vouloit foûtenir le roiTan-
Rtc. S. Germ, crede. L’empereur y prit plufieurs places , entr’au-
très Salerne , qui en étoit la capitale, & où il lai (Ta
l’imperatrice Confiance ; m aisfon armée étant ruinée
par les m aladies, il fut contraint de fe retirer
c h r . R.¡ch .r f, ' vers le mois de N ovem bre. Encre ceux qui moururent
à fa fuite on marque fon chancelier & Philippe
archevêque de C ologne. A ufli-tôtTancrede reprit
la plûpart des places, & on lui livra Confta-ncc qu’il
envoya en Sicile,
xxx. Le roi de France partit de Meffine vers la fin
du mois de M ars, & arriva la veille de Pâque clofe
Rtger.f.t i. vingtièm e d’A vril 115)1. devant Acre en Paleftine,
que les croifez afiiegeoient depuis près de deüxans.
Car après la prife de Jeruialem le roi Gui de Lu- “ T
r . . r 1 1 : ' - , À t A n . 1 1 9 J . lignan n ayant plus aucune place ou il put dem eu- - 4 de
rer en fûreté , voulut fe retirer à T yr: mais le mar- hii‘ -
quis Conrad de Montferrat qui en étoit le maître,
refufa de l’y recevoir , & lui donna des troupes
avec lefquelles il lui confeilla de faire quelque en -
treprife. Gui de Lufignan entreprit donc par de-
fefpoir le fiege d’Acre en 1185). & cette entreprife
parut d’abord fi téméraire à Saladin , qu’il ne fe
preifa pas de venir au fecours. Toutefois plufieurs
croifez vinrent à ce fiege, entr’autre une flotte
dç Flamans & de Brabançons ; & le roi de France y
étant arrivé mit les chofes en tel état qu’il eût pû
donner l’affaut Sc emporter la place,s’il n’eût voulu
obferver religieufemenc fa parole & attendre le roi
d ’Angleterre. Ce prince ne partit de Meffine que ¿sole
mercredi faint dixième d’A v ril, & ayant été jette
par la tempête en l’ifle de Chipre , il la conquit en
paiTantfur Ifaac C om nene , quis’étoitrevolté contre
l’empereur Ifaac l’Ange. Quand le roiRichard
fut arrivé devant A cre, on en preifa tellem ent le
fiegequ’elle fe rendit à compofition le treizième de
Juillet n«». & fut depuis la plus importante place u ^
des Latins en Paleftine.
Les principaux articles de la capitulation furent Rigord.p. 34,
que les émirs s’obligeroient au nom de Saladin
leur maître , à rendre la vraye croix prife à la journée
de Tiberiade , & délivrer m ille Chrétiens
captifs & deux cens chevaliers, de ceux qui fetrou-
voient dans fes états. Après la reddition de la pla- Rog.p. 6$ g.
c e , les Chrétiens firent nettoyer par leurs prifon- J.V oT^’
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