
* i j S H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e r
116<** chevêque, mais encore la confirmation du do'ienné
de Sarifberi, dont il fe démit pour la forme entre
‘ les mains du pape; qui lui donna de plus un an-;
neau pour marque de fon amitié, ainfi il revint
xxxii. “ iomphant, Conferei,ce A fon retour il paiTa chez l’imperatrice Mathil-
I S m J » de mere du roi H en ri; ôc pour l’aigrir contre l’ar-
1 ei-s ;• chevêque de Cantorberi, il lui d it, que ce prélat
n ’agiffoitque par hauteur &c par ambition;ôcqueles
évêques de fon parti ne foûtenoient la liberté de
l’églife que pour augmenter leyrs richeifes. Car ,
ajoûtoit-il, les coupables que l’on accufe en A n gleterre
devant les évêques ne font pas punis par
des penitenees qu’on leur impofe, mais par des
amendes pécuniaires. Vous pouvez connoître que
Thomas n’agit pas par les vûës de Dieu, en ce que
dès le commencement de fon pontificat, il n’a pas
affemblé au tour de lui des hommes pieux,mais
des nobles lettrés, ôc qu’il a donné les bénéfices
pour recompenfe des fervices, même à des gens
dont les infamies font publiques.
Le troifiémej jour après que Jean d’Oxford eue
h ‘P- s1- rendu cette viijlte à l’imperatrice, elle en reçût une
des députez de Thomas, llsluiaportoientune lettre
par laquelle il la prioit d’exhorter le roi fon fils
à rendre la paix à l’églife. Il peut arriver difoit-il,'
que de fon tems il rendra tolerable par fa fagefle
les coûtumes dont il s’agit: mais il eil à craindre
que fes fucceffeurs n ’en abufent à la ruine de l’églife.
L’imperatrice fit d’abord difficulté de recevoir
cette lettre, mais enfin elle la reçût en fecretj
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& la fit lire non pat fes clercs, mais par ceux qui
l’avoienc apportée. Après l’avoir oüie, elle nia d’avoir
parlé d u r e m e n t contre l’archevêque, affuranc
que le roi fon fils lui avoit celé tout ce qu’il vouloir
faire touchant les affaires ecclefiaftiques, parce
qu’il favoic qu’elle étoit favorable à la liberté del’é-
gliie. Elle ajoûta que s’il lui en donnoit lieu elle travaillerait
à la paix de tout fon pouvoir*
Dans une autre audience elle fe fit reprefenter
les coûtumes en queftion , & aïant fait iortir tout
le monde de fa chambre, elle ordonna aux députez
de les lire en Latin.ôc les expliquer en François,
Elle en approuvoit quelques-unes, comme
c«lie de ne point excommunier les officiers du roi
fans fa permiffiion: mais elle defaprouvoit la plû-
part des autres, ôefur tout qu’on eût fait promettre
aux évêques de les obferver, ce que les autres
rois n’avoient point fait. Elle exeufoit le roi fon-
fils par fon zélé pour la jufticeôcpar la malice des
évêques. Car , difoit-elle , ils ordonnent des clercs
fans choix ôc fans les attacher à aucune églife : d’où
il arrive que la pauvreté ôc l’oifiveté fait tomber
cette multitude de clercs endesaèbions honteufes.
Car ce clerc fans titre n’a point de benefice à perdre,-
il ne craint point la peine temporelle dont l’églife
le défend, ni laprifondel’évêque,qui aimémieux-
le laiffer impuni que d’être chargé de le nourrir ou
de le garder. De plus on donne à un petit clerc cinq
ou fix bénéfices, ce qui produit quantité de dif-
ferens iur les prefentations ôcles collations.Enfin
les évêques reçoivent beaucoup d’argent pour dii£-
An . Ii£6.