
A N. 1180.
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4 ? o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fe ; & que l’on prétendoit être celle où le corps
de J. C . avoit été embaumé à la defcente de la
croix.
G.T^r.TiU-t.
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Manuel fonda lui-mêmeà l’entrée du Pont Eu-
xin un monaftere en l’honneur de S. Michel, ou il
raffcmbla les moines eftimez les plus parfaits ; &C
pour leur ôter tout fujetde diffipation , il ne leur
donna ni terres labourables , ni vignes, ni autres
immeubles , aflignant tout leur revenu fur le trê-
forimpérial. Auilirenouvella-t il une conflit ution
de Nicephore Phocas , qui défendoit aux monaf-
teres d’augmenter leurs acquifitions ; & il blâmoit
les fondations de fon pere & de fon ayeul ,. qui
avoient donné aux monafteres quantité de terres
fertiles &de belles prairies : difant, qu’ils n’avoient
pas bien fait leurs bonnes oeuvres, que les moines
doivent habiter des cavernes, des deferts &c
des lieux écartez, puifqu’ils avoient renonce au
monde ; & ne fe pas montrer dans les villes & les.
places publiques. Il fe plaignoit auffi de la décadence
de l’état monaftique, qui ne confiftoit pref-
que plus que dans l’h ab it,, la grande barbe & l extérieur.
Guillaume archevêque deTyr revenant du concile
de Latran paifa l’hiver à C . P. & n’en partit:
que le mercredi de Pâques vingt-troifiéme d’A -
vril de cette année 1180. Il lotie extrêmement la magnificence
de l’empereur Manuel , particulièrement
fes aumônes ; & dit que fon ame eft allée au
c ie l, & que fa mémoire eft en benediétion. Ce
nui montre que ce prélat tout latin qu’il e to it ,,
L i v r e s o i x a n t e t r e i z i e ’me . 451
le tenoitpourcatholique. Auifi aveZ-vous vu que
Manuel entretenoit commerce avec le pape Alexandre;
&onnepeutdire que de fon temps lefchif-
me des Grecs fût encore formé.Son fils Alexis Com-
nene lui fucceda âgé d’environ treize ans, fous la
conduite de fa tnere Marie fille de Raimond prince
d’Antiochejqui étoit gouvernée elle-mêmepar
Alexis Comnene protoveftiaire ou grand maître de
la garderobe , coufin du défunt empereur.
La même année 1180. mourut Amauri patriarche
Latin de Jerufalem , qui à caufe de fa fimpli-
cité avoit été peu utile à fon églife. Son fucceifeur
fut Heraclius auparavant archevêque Latin de Ce-
farée , homme de fi mauvais exemple, qu’il entretenoit
publiquement une femme , que le peuple
nommoit la patriarcheife , lorfqu’il la voyoit paf-
fer dans les rues magnifiquement parée. A l’élection
de ce prélat ondifoit tout haut : La croix fera
perdue fous le patriarche Heraclius, comme elle a
été recouvrée fous l’empereur Heraclius ; ce qui
fut confirmé par l’évenement. Il tintlefiege de Jerufalem
onze ans.
Les affaires de ce royaume deperiffoient à vûë
d’oeil , par l’accroifTement de la puiffance de Sa
lad in ,q u i après s’être rendu maître de l’Egypte
s’étendoit dans la Syrie , avoit pris Damas & me-
naçoit tout le refte de la fucceifion de Noradin.
Ainfiles forces de infidèles étoicnt réunies, au lieu
que quatre-vingt ans auparavant, quand les Francs
entrèrent dans le pays, elles étoient divifées entre un
grand nombre de feigneurs. Les Francs étoient
ij
A n . 1180.
Cang. fam il.
Byz.p. l 96.
XXXTII.
Egliie Latine ï
d’Orient.
Sankt, m . fidel.
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