
170 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
-------- puj conferver la v i e , les membres & fa dignité
AN.11S4. temporelle.
13 Si quelqu’un des grands du roïaume refufede
rendre juftice à un évêqueou à un archidiacre , le
roi la doit faire lui-même; & fi quelqu’un dénie au
roi fon droi t , les évêques & les archidiacres doivent
l’obliger à y fatisfaire. 14. L’églife ne tiendra
point les meubles de ceux qui ont forfait au roi ,
parce qu’ils lui appartiennent , quoi qu’ils foient
trouvez dans une églife ou un cimetiere. 15. Les
adions pour dettes fe pourfuivent en la cour du
roi, foit qu’il y ait ferment interpofé ou non. 16.
Lesenfans des payfans ne doivent point être ordonnez
fans le confentement du feigneur dans la
terre duquel ils font nez. Cette reconnoiifance d’une
partie des coûtumes d’Angleterre, fut ainfi faite
a Clarendon le quatrième jour avant la purification
: c’eft-à-dire le trentième de Janvier.
L’ade en ayant été dreffé le roi demanda à l’ar-
chevéque &c aux évêques, d’y mettre leurs fceaux
pour plus grande fureté : L’archevêque diffimulant
fa douleur pour ne pas affliger le roi , dit qu’encore
qu’ils fuifent réfolus à le faire,la chofe étoit allez
importante pour prendre un petit délai, & la faire
avec plus de decence,aprèsy avoir un peu penfé.
Il prie toutefois un exemplaire de f a d e , l’archevêque
d’Yorc en prit un autre & le roi prit le troifié-
me, pour le mettre dans les archives du royaume.
Ainfi Thomas fe retira pour aller à Vincheftre.
Pendant le chemin ils’émut une difpute entre ceux
de fa fuite , dont les uns difoient qu’il n’avoit pû
v.
Thomas refuie
d’approuver ies
coutumes.
Cé WÈ
L i v r e S o i x a n t e - o n z i e ’m e . 171
faire autrement,vu la circonftance du tems, lesau-
tres témoignoient leur indignation , de ce que la
liberté ecclefiaftique periffiot parla fantaifie d’un
feu 1 homme. Un de ceux-ci, qui portoit la croix du
prélat, parloir avec plus d’ardeur que les autres, fe
plaignant que la puiffance feculiere troubloit tout;
qile l'on n’eftimoit plus que ceux qui avoient pour
les princes une complaifance fans bornes ; & il conclut
en difant : Que viendra l’innocence ; qui
combattra pour elle, après que le chef eft vaincu?
Quelle vertu à gardéecelui qui a perdu la confiance?
A qui en voulez-vous mon fils , dit l’archevêque?
A vous-même, reprit le porte-croix, qui avez
aujourd'hui perdu votre confidence &: votre réputation,
laiffant un exemple odieuxà la pofterité ,
quandvousavezétendu vosmainsfacréespourpro-
mettre l’obfervation de ces coutumes déteftables.
Leprélatdit en foupirant-' Je m’en repens, j’ai
horreur de ma faute, & je me juge déformais indigne
des fondions du facerdoce &c d’approcher de
celui dont j ’ai fi lâchement trahi l ’églife :jedemeu-
rerai dans la triftefle Sile filence, jufques à ce que
j ’aye reçu l’abfoludon de Dieu & du pape. Deflors
il fie fufpendicdu fervice de l’autel, & s’impofa pour
penitence des jeûnes & des vêtemens rudes ; §c
peu de jours après il envoïaau pape en diligence. Le
papequi étoit àSens lui envoïa par fa réponfe l’abfo-
lution qu’ildemandoit ? le confolant ôc l’exhortant
à reprendre fesfondions&s’acquitter courageufé-
ment des devoirsd’utrbon pafteur. Mais leroi d’Angleterre
fut outré de colere, quand ilapr.it quç.l’ar-.;,,