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1 3 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j c t ë ;
m e , il citoit fouvent l’écriture fort à propos
ce qu’il leur fit dire : Elles- vous donc un ignorant
comme vous nous le vouliez perfuader ?. Il
demanda fon congé avec empreffement & le pape
le renvoya, après lui avoir fait quelques petits
préfents.
Anthelme étoic de la première notieffe de Savoy
e, né vers l’aa 1107. Ses parens Le firent étu>
dier dès fa jeuneflfe , & lui procurèrent la prévôté
& la facriftie de G e n è v e & lafacriûie de BellaL,
qui étoient les principales dignitez de ces deux é^-
glifes Elles lui donnoient une grande confideration
& d’amples revenus : dont il ufoit magnifiquement,
prenant plaifir à bien recevoir ceux qui
l'alloient voir & à leur rendre toutes fortes de
fervices, ce qui lui acquit beaucoup d’amis. Il
étoit auflà très-liberal envers les pauvres , & fa
vie étoit pure, mais diflîpée & occupée de: foins
temporels.. Ayant paffé. la première jeuneffe ,.il s’adonna
à vifiter les religieux, particulièrement les
Chartreux , plus par curiofité qu’à deilein de. fe
convertir :1aprofperitc dont il joüiiToit, & l’efpe-
rance de parvenir à. de plus grandes dignitez:
étoient de grands obilacles. Un jour étant allé:
avec quelques jeunes gens de fon âge à la Char-
treufedes Portes, dont le venerable Bernard étoit
alors prieur : ce faint homme, qui avoit déjà fait
un grand nombre de converfions, exhorta fortement
Anthelme à penfer à fon falut, & quelques
autres Chartreux en firent de même. Anthelme
ae fe rendit pas, pour lors., feulement il fe recoin,-
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manda à leurs prières & fe retira Etant venu à la
maifon d’en bas de cette Chartreufe il fut retenu
pour y palier La nuit par les freres convers & le
procureur Bofon , qui etoit ion parent 8c hoïnme
d’une induflrie meryeilleufe. Le lendemain il remonta
à la maifon d’en haut ,. vifira les loge-
mens des moines , 8t fut tellement touche de leur
maniéré de vie 8c de leurs difeours, qu il demanda
à être reçu parmi eux. Us l’exhorterent à régler
fes affaires & prendre jour pour revenir-. mais,
il leur dit : J’ai rélolu de demeurer ici dès aujourd’hui:
je laifie dequoi payer mes dettes 8c j. ai de
bons amis pour tout executer. il prit donc 1 habit,*
& embraffa Leut obfervance avec une grande feryeuri
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Il étoit encore novice quand il fut envoyé à la
grande Chartreufe o à le nombre des moines étoit
très-petit. La il s appliquoita la priere,3'a la méditation
, au travail des mams, à la mortification,;
prenant tous les jours la difeipline il avoit un
grand don de larmes. Etant fait procureur il s’acquitta
très-dignement de cet emploi:-foit pour la
conduite des freres convers, foit pour les aumônes
8c le loin-du temporel. Enfuiteon le fit prieur.
Le venerable Guigues après avoir exerce cette-
charge vingt-fept ans mourut en il 36, laifiant une
telle réputation qu’on l’appelloit flmpletnent le
bon prieur. Son fucceffeurfut Hugues fixiém£
prieur de la grande Chartreufe ,,qui après avoir
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