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4 1 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
•-------------- Pendant que Guillaume - aux - blanches - mains
m Il7 6- étoit archevêque de Sens, Pierre furnommé Comef-
Pierre^coraef- tor > c’eft-à-dire le mangeur, lui dédia fon fameux
.ter. ouvrage intitulé, l'hiftoire fcolaftique. Il fe qualifie
^otr„.^s.Bn/^prAtre T ro ïç s , & dit qu’il a entrepris ce tra-
* h‘ H?mr ü va^ a l’inftance priere de fcs amis, & le foumet
.40. p . çemïf. à la correétion de l'archevêque. C ’eft la fuite de
l ’hiftoire fainte depuis le. commencement de la
Genefe jufques à la fin des A ¿les des Apôtres, tiree
du texte de l ’écriture, &i des glofes avec, quelques
jncidens de l’hiftoire profane. Toutefois cet ou-
‘ vrage n’eft pas purement hiftorique : à l’hiftoire de
la création l’auteur mêle les opinions des théologiens,
&c dés philofopheidefon temps touchant le
.ciel empiré, les quatre élemens, la maniéré dont
le monde a été formé, & letat du premier homme.
A infi de temps en temps il infere à fa narration
.diverfes explications, les fuppofant vraies, fans fe
mettre en peine de les prouver. Il cite Platon, &
Ariftote,mais engeneral fans indiquer les endroits
de leurs ouvrages. Il cite fouvent Jofeph l’hiftorien,
& rapporte plufieurs hiftoires profanes fans nom-
merles auteurs.
Le texte des livres hiftoriques de l’écriture eft
rapporté dans cet ouvrage prefque tout entier, mais
l ’auteur s’écarte fouvent du ièns littéral, pour Cuivre
des fens figurez, & des explications arbitraires,
$i donner aux noms propres de maùvaifes étymologies.
Il raconte plufieurs fables affirmativement ;
& d’ailleurs il eft plein d’expreifions qui marquent
le doute. Cependant cet ouvrage tout imparfait
L i v r e s o i x a n t e -d o u z i e ’ m e . 413
qu’il eft fut reçu avec un tel applaudiifement, que
pendant trois cens ans il a été regardé comme le
corps de la, théologie poficive, &î mis en paralelle
avec’ le livre des fentences de Pierre Lombard, &
le décret de Gratien : ce qui peut avoir donné oc-
cafion à la fable crue pendant long-temps que ces
trois auteurs étoient freres. Pierre Comeftor après
avoir été doïen de l’églife deT ro ïe s , fut chancelier
de l’églife de Paris en 1164. & aïant gouverné
quelque temps l’école de théologie il fe retira à
S. Viéfor, & mourut en n 79. laiflant par fon tef-
tament aux pauvres, ■& aux églifes tout ce qu’il
avoir de bien. Il fut enterré à S. Viétor où on lit
encore fon épitaphe.
L’an 1176. l’archevêque de Narbonne, & plufieurs
évêques de fa province tinrent une affemblée, où
furent jugez des heretiques, qui fe faifoient nommes
les Bons hommes ; & qui étoient foûtenus
par la nobleife de Lombers petite ville à deux lieues
d’Albi depuis ruinée : qu’il ne faut pas confondre
avec Lombes en Gafcogne depuis érigée en évêché.
Ce jugement fut prononcé par Giraud évêque
d’A lb i, fuivant l’avis des juges nommez de part &
d’autre, & en prefence de l’archevêque de Narbonne,
des évêques de Nifmes, de Tou lou fe ,
d’Agde, & plufieurs abbez & perfonnes diftinguées
ecclefiaftiques & feculieres ; avec un grand peuple
d’A lb i , de Lombers & d'autres lieux.
Gaucelin évêque de Lodeve, un des juges choi-
fis interrogea ces précendus Bons-hommes , pal-
ordre de l'évêque d’A lb i, qui avoir l’autorité com-
F f f iij
A n . 1176.
Rob. S. Martel,
A u tif. an 1179.
Hemer, de Acad,
Par. p. i i j .
LX I.
Concile d’A lb i.
Manichéens.
to. 10. ep. 1470.
Roger. Hoved. p.
1 1
Catel. Langued•
l. l .p .t fO .