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Queftion iîir
FEuchariftie.
Nangi Chr. an.
Jllberic. Chr.
1*97- J&c' Vitr.
hifi. Qccid» c. S.
66% H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
goire V I I I , fucceda à Urbain. J’y étois alors, & je
visavecplaifir que le pape & les cardinaux lui rendirent
des honneurs peu intérieurs à ceux des évêques.
S étant confervé dès l’enfance dans une grande
pureté , il travailla pendant la force de là jeu-
nelTe a réprimer l’infolence de la chair, par les veilles,
les jeunes & les difciplines. Il diftribuoit aux
pauvres un grand revenu qu'il a voit en Angleterre,.
& entretenoit trois écoliers pauvres, mais ftudieux
& vertueux. Depuis qu’il eft facré évêque, on dit
publiquement qu’il s’applique fans relâche à fes devoirs.
Il eft frere de l’archevêque de Bourges, défi
cendu de prince's très-illuftres ; parent d’un côté du
roi d Angleterre , & de l’autre encore plus proche
parent du roi de France.
L année fuivante 1157. mourut Pierre le Chantre
doéteur fameux par fa fcience & fa vertu. Il avoic
etechantre de l’églife de Paris, dont le furnom lui
eft demeuré ; mais la dernière année de fa vie il fe
retira dans l’abbaïe de L on g -p on t, ordre de Cî-
teaux diocefe de SoiÎlons, où il mourut avant la fin
de fon noviciat. Il laiiTa pluiîeurs Ouvrages, dont
il n’y a quela fomme d’imprimée. Quoiqu’il fut un
des plus célébrés théologiens de fon temps, il n’a pas
été fuivi toutefois dans une-opinion qu’il avoit de
1 euchariftie.C’eft qu’il eroïoit que la confécration
des deux efpeces étoit indivifible ; & que le pain
n’étoit changé au corps de Jefus-Chrift qu’après la
confécration du vin. D ’où il s’enfuivoit, que iî le
precre mouroit fubitement après la confécratiorr
du pain , il n’y avoit rien de fait ; & fi après la
L i v r e s o i x a n t e - q u a t o r z i e ’m e . 6 6 3
confécration du calice il s’appercevoit qu’il n’y eût “
ejue de l’eau, il devoir recommencer & confacrcr 11
les deux efpeces.
Cefaire d’Heifterbac moine de Cîteaux, qui vi- pfri'rii c. 1
voit dans le même temps, attribue cette opinion à
Pierre le Chantre & à fes feétateurs ; mais il dit que
fuivant la coutume de fon ordre, on étoit obligé
de croire que la confécration de chaque efpece fe
faifoir féparément. C a r , ajoute-t’il,'iî après la be-
nedjéfcion du pain il ne fe trouve point de vin dans
le calice, nous ne la répétons p o in t, mais feulement
celle du calice. Cette queftion n’auroit pas
eu lieu fi l’ufage eût été dès-lors d’adorer ôc élever
l’hoftie avant la confécration du calice : auflï n’ai-
je trouvé jufqu’ici aucun veftige de cette céré- ■
monie ; & on peut croire qu’elle a été introduite
pour empêcher qu’on ne doutât à l’avenir de lacon-
verfion du pain au corps de N . S. avant celle du
vin. Toutefois Jacques de Vitri quimourut l’an Hi/ i.0 cc .e
12.44. en parle comme d’une.coûtume déjà établie p-
dans l’églife.
Philippe de Dreux évêque de Beauvais, petit-fils l x .
du roi Loüis le Gros, aïant plus d’égard à fa naif-
fance qu’à fa profeifion, étoit un prélat guerrier. Beauvais-
Il fut pris par les Angtoisau mois de M a in t s , dans
une courfe que fit le comte de Mortain avec le 3°-
chef des Brabançons. Car ils vinrent piller jufques
aux.portes de Beauvais, & l’évêque fortit pour les
repouffer, accompagné de plufieurs nobles & du
peuple armé. Peut-être croïoit-il pouvoir prendre
les armes contre ces Brabançons ennemis pu