
— z $ % H i s t o i r e É c c l e s i a s t i q o e .
A n. i i é ?* reçues de fes ancêtres , quoi qu’on prétende qu’elles
ne s’accordent pis avec la loi de Dieu : je veux
encore moins perdre l’ancien droiede macouronne.
C i r la France a de tout rems accoutumé de protéger
les milerables ôc les affligez, & principalement
de recevoir ceux qui font exilez pour la juftice. J ai
^ reçu l’archevêque de Cantorberi de la main du pape,
que je reconnois feul pour feigneur fur la terre,
c'eil p o u r q u o i je ne le abandonnerai ni pour empereur
ni pour roi, ni pour aucune puiffance du
monde. . . ,
S | m Alors Thomas voïant qu’il ne pouvoit avoir 1*
ploie les ceiïfu- paix par la douceur y voulut eflaier de 1 obtenir par
la feverité : a i n f i par fon autorité d’archevêque &
celle qu’il avoit reçu du pape comme légat , il en-
voïa des lettres de touseôcez , par lefquelles illut-
pendoit 8c exeommunioit tous ceux qui agif-
foient contre Téglife r exprimant les noms des per-
fonnes 8c les eaufes de la cenfure, Il excommunia
fpecialement ceux qui avoient pille lesbiens
de Téglife de Cantorberi, ou qui les retenoient*
îti.# ?. & renouvelle l’excommunication contre Gilbert
Kadulf. de Di- ç y CQUG de Londres, lui enjoignant de 1 obierver.
crTi™.' “ 6?' Ces c e n f o r e s étant répandues partout à peine le roi
Ger,M . ^ 07. srouvoit.il quelqu’un dans fa chapelle qui put lui
donner à la meffe le baifer de paix : car prefque
tous étoient excommuniez, ou direétement, ou
pour avoir communiqué avec les autres. Le refte des
évêques 8cdesfeigneurs craignantdepareillescen-
fores réitèrent leurs appellations contre l’archeveque;
Si le r o i ne pouvant fouifrit la condamnaaon
L i v r é S o i x a n t î - d o u z i e ’miî.’ 189
de fes domeftiques, envoïa àRomedeuxarchidia- ’ 1
cres Renaud de Sariiberi 8c Raoul de Landaf : fe II>* W- s*
plaignant de cette injureôcdemandant dé nouveaux
légats, pour abfoudre les excommuniez 8c faire la
Îiaix, de peur qu’il ne fût obligé de pourvoir d’ail-
eurs à fa fureté 8c à fon honneur. Thomas envoïa
auffi à Rome de fon côté 8c fit écrire au pape par
le roi Loüis 8c par les évêques 8c les feigneurs de
France qui avoient affilié à la conférence de Mont-
mirail : afin que le pape fût informé à quoi il avoit
tenu que la paix ne fe fit.
Le roi Henri ne fe contenta pas d'agir direéle-
ment auprès du pape , il envoïa aux villes d’Italie,
& promit aux Milanois trois mille marcs d’argent lI1'
f tour la réparation de leurs murailles, afin qu’avec
es autres villes, qu’ils’efforçoitde gagner, ils ob-
tinifent du pape la dépofition ou la tranflation de
Thomas. Car il avoit promis pour la même caufe
deux mille marcs aux Cremonois, mille aux Par-
mefans, & autant aux Boulonnois.il offroitaupape
de l’argent pour le délivrer de l’exadtion des
Romains ; 8c dix mille marcs de plus , avec la liberté
de difpofer comme illuiplairoit des églifes vacantes
d’Angleterre. Mais l’cxcés de fesprome/Tes
£c l’injuilice de fes demandes , empêchèrent qu’il
ne fut écouté, il fit encore agir au nom du roi de
Sicile dont le crédit étoit grand àRome, cequi fut
inutile 8c tout ce qu’il put obtenir fut que le pape
envoïeroit des noncespour procurer la paix.
Cependant Thomas fachant les mouvemensque Lettre <kTho--
Je roi fe donnoit contre lui, 8c qu’il follicitoit le “a“
Tome XL", Q q