
r 3 0 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
A n. i i î ?. j es v icomtes d'Angleterre feront jurer l’obfervai
tion de cette ordonnance.
Les laïques furent contraints à faire ce ferment^
mais les évêques, & les abbez refuferent même de
fe trouver à l’affemblée de Londres indiquée parles
officiers du roi. Au contraire l’évêque de Vinchef-
tre déclara publiquement, qu’il obéiroit toute fa
vie aux ordres du pape ôi de l’archevêque de Can-;
sip. iiv< lxyiü. torberi, auquel il avoir promis fidélité 8c obéïffanceÿ'
“■6o' & il ordonna à fon clergé de faire de même.Telle fue
la fermeté de ce venerable vieillard,qui avoir au-;
trefois refifté fi couragcufementau roi Etienne fon
frere. Il fut imité par l’évêque d’Exceftre quife rc-,
tira dans une maifon reiigieufe jufques à ce que îa
tempête fut paiTée. L’évêque de Norvic, nonob-
ftant la défenfe du r o i , excommunia fe comte Hugues
en prefence des officiers,fuivant l’ordre qu’il
en avoit reçu : puis il defcendit du jubé, mit fa crof-
fe fur l’autel 8c dit qu’il verroit qui étendroit les
mains fur les biens de ion églife: 8c fe retira dans le
cloître avec les moines. L’évêque de Cheftre fe mit
en fureté dans la partie de fon diocefe habitée par
les Galois.
La nouvelle de ces violences étant venue en
France, plufieurs évêques en écrivirent au pape,
accufant Gilbert évêque de Londres d’en être l’auteur.
Ces prélats furent Guillaume archevêque
de Sens, Maurice évêque de Paris, Matthieu de
u . . Troïes , Guillaume d’Auxerre,Baudoüin de Noïon..
i 11. if. 8«. 8?. ils difent que Gilbert irrité de n’avoir pas été' éln
archevêque de Cantorberi,menace de faire en for-
L i v r e S o i x a n t e - u o u z i e ’ m e .' 3 0 1 ----------------------------
te par l’autorité du roi , que la chair archiepifcopale ^ N‘ 11
foie transférée à Londres. Il prétendit en effet qu’a- “*• 41' -■
vant le tems de S. Grégoire , 8c l’irruption des An-
glois païens, Londres étoitlamétropoledela grande
Bretagne. Il eft vrai que dans leconciled’Arles
tenu fous Conftantin l’an 314. les deux évêques de
cette province font Eborius d’Yorc 8c Reftitutde
Londres, & le premier projet de S. Grégoire fut d’établir
les deux métropoles d’Angleterre à Londres
& à Y o r c : maisS. Auguftin fon difcipleétablit d’a- G7?.\7f.'
bord fon fiége àCantorberi. Les évêques de France snp.im.%x%vi.
louent ceux d'Angleterre de la fermeté avec laquel- ’ 57'*’ 4a
le ils ont refifté à Gilbert, 8c aux officiers du roi, qui
vouloient les faire renoncer à l’obéïffance de T h o mas
leur archevêque. Enfin ils prient le pape de reprimer
ce fchifmatique, 8c les autres que Thomas
a excommuniez.
Cependant le roi d’Angleterre voulant renoüer xi.
la négociation, ou du moins gagner du tems, iw
manda le nonce Vivien, 8c lui promit avec ferment
qu'il fuivroit .fon confeil 8c l’ordre du pape
pour rendre la paix à l’cglife. Sur cette parole
Vivien croïant la paix déjà faite, écrivit à
l ’archevêque de Cantorberi de fe rendre à Paris le ...
premier dimanche après la S. Ma r t in,c ’eft à-dire
le feiziéme de Novembre, parce que ce jour - là
les deux rois devoient avoir une conférence à S.
Denis, où le roi d’Angleterre devoir fe rendre
fous prétexte d’un pelerinage de dévotion. Tho- “ *‘2’ ®-
mas répondit à V iv ien , que fa commiffion étant
finie, il n’a voit dû aller trouver le xoi d’Angleterre