
A n . 1177.
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çonc.p,
V I I .
Hettre du pape
su prêtre Jean,
¿Llex. ep. 48.
436 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . .
avoic peine à fe foûmettre aux nouvelles prétentions
de Grégoire V I I . touchant la dépoiition des
fouverains 5 mais l’excommunication fondée fur
l’écriture & la tradition étoit regardée comme une
chofe ferieufc.
Le dimanche quatorzième jour d’Août veille de
l’Affomption, le pape Alexandre tint un concile à
Venife dans leglife de faint Marc avec fes évêques
&fes cardinaux, les évêques &c les abbezd’Allemagne,
de Lombardie & de Tofcane: l’empereur, le
duc de Venife & les envoïez du roi de Sicile y affilièrent
avec une grande multitude de peuple. Après
les litanies & les prières accoûtumées & un long
fermon fur la paix , le pape fit donner des cierges
allumez à l’empereur & aux autres affiftans tant
clercs que laïques, puis il prononça excommunication
contre quiconque troubleroit la paix qui venoit
d'être faite : auffi-tôt on jetta & on éteignit les cierges
en difant : Ain fi foit-il.
Tandis que le pape étoit à Venife il écrivit une
lettre à un roi des Indes, à qui il dit en fubftan-
ce : Nous avons appris il y a long-temps par le rapport
de plufieursperfonnes, que vous faites profef-
fion de la religion Chrétienne, que vous vous
appliquez aux bonnes oeuvres & cherchez à plaire
à Dieu. Mais le médecin Philippe notre ami, dit
avoir appris fur les lieux vos difpofitions par les
grands de votre roïaume ; & que vous voulez être
inftruit de la do&rine catholique & n’avoir point
d’autre foi que celle du S. fiege. Il ajoute, que vous
defîrez ardemment avoir une églife à Rome, un
L i v r e s o i x a n t e -t r e i z i è m e *. 437
autel à S. Pierre, & un dans leglife du S. Sepulchré :
où des hommes fages de votre roïaume puiiïent demeurer
pour fe mieux inftruire de' la doètrine catholique
& vouseninftruire enfuice, vous & les vôtres.
C ’eft pourquoi nous vous envolons le même
médecin Philippe , homme habile & prudent ; que
nous vous prions de recevoir favorablement, d e -
çouter ce "qu’il vous dira de notre part,& d’envoïer
avec lui vers nous des perfonnesconfidferaibleschargées
de vos lettres, qui nous expliquent amplement
vos intentions. La lettre du pape efl: dattée du Ri-
palte le vingt-huitième de Septembre. Le roi auquel
elle efl: écrite y efl: nommé lé prêtre Jean fufi-
vant les hiftoriens Anglois qui la rapportent , ce
qui fait croire que c’eft le même prince dont trente-
deux ans auparavant Hugues évêque de Cabales
racontoit les viètoires fur les Perfans, qui regnoit
à l’extrémité de l’Orient, & étoit Chrétien, mais
Neftorien.
Avant que de partir de Venifele pape & l ’empereur
nommèrent chacun trois commiiîaires, pour
la reftitution des terres de l’églife dont l’empereur
étoit en poffeifion j enfuite l’empereur prit congé
du pape & retourna à Cefene. Le pape partit après
lui vers la mj-Oétobre fur quatre galerès Vén itiennes,
& arriva à Siponte le vingt-neuvième du
même mois, d’où il paifa à T ro ïe , puis à Bene-
vent, &i enfin il arriva à Anagni le quatorzième de
Décembre, après une année enticre d’abfence. Le
récit de ce voïage Sc de tout ce qui s’y paifa efl:
principalement tiré de deux originaux , des aétes
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A n . 1177-
Rog. an. p. 5814
Rad. de ~Dic. p.
908. fo . Bromp.
p . 1151.
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