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A n. 1167. tô t lesfeigneurs »tantôt les évêques ôc les abbez ¿
tantôt fes confidens , tantôt les légats tous deux
enfemble ou féparément : enfin il déclara, qu’il fe
foûmettoit à leur jugement, fur tous les différends
qu’il avoir avec l’archevêque, promettant de donner
d’entrée telle furete qu ils voudroient ; q u il
obferveroit ponctuellement tout ce qu’ils ordonne-
roient,pourvu qu’ilslui rendiffent juiîice comme au
moindre particulier. Les légats repondirent qu ils
n’avoient pas reçu lepouvoir déjuger l'archevêque»,
mais feulement de compofer à l'amiable; ôc le roi
les pria d’inttruire le pape de fa ioûmiihon, ôc de la
juftice de fa caufe , fuivant ce qu’ils en avoient
apris de l’archevêque d’Yorc , des évêques^ de
Londres, de Chicheftre| ôc de Vorcheftre : de l’archevêque
de Roüen , des eveques de Lifieux ôc de
Baïeux.
Enfuite l’évêque de Londres propofauneappel-
lation au nom du roïaume ôc du cierge: demandant
qu’il fût défendu à l’archejvêque de rien innover
contre lui ni contre 1 autre, & les mettant
fous la proteCtion du pape j ufques au terme de 1 appel
, qui étoit la faint Martin de 1 annee fuivante
1 160. Après quoi les légats envoïerent à l’archevê-
que deux députez, qui le lendemain de la fainte
Luce quatorzième de Décembre, lui prefcnterent
une lettre, par laquelle ils luiordonnoient de de-
ferer à cet appel; ôc lui defendoient de la part dut
cape de ietter en Angleterreaucuninterditouex-
1 1 . ep. i l ' . r \ 1» 11 1 _ communication, jufques a ce que 1 on a lla t en la
prefence du pape ôc que Ion connut fa volonté.
npêa u&x .aux cardii
l . e£. - 30
Lès évêques envoïerent auffi deux députez al archevêque,
pour lui dénoncer leur appel : mais il
ne voulut point leur ¡parler, parce qu’ils avoient
communiqué avec ceux qu il avoir excommuniez,
entre autres l’évêque de Londres. Quant aux légats,
Thomas leur é c riv it, qu’il favoit bien ôc eux auffi
jufques à quel point il devoir leur obéir, ÔC qu’il
feroit ce qui feroit expédient a 1 eglife.
Il écrivit cependant au pape une grande lettre, xtvii.
oh après aVoir raconté ce qui s’etoit paffe à la con- T^m^a/p'a
ference de Gifors, il fe plaint que le roi n’a appel- <--«
lé des évêques d’Angleterre que ceux qui lui écoient
les plus oppofez ; 6c déclaré qu il ne lui eft ni eut
ni poifible de fubir a u c u n jugement qu’en prefence
de fa fainteté. Il ajoute enfuite :• Et parce que
vous êtes chargé du foin de toutes les egüfes,
tournez, s’il vous plaît, les yeux vers 1 occident,
ôc voïez comment l’églife y eft traitée : que le cardinal
Otton vous dife ce qu’il a vuenTouraine ôc
en Normandie, ôc ce qu'il aoüi dire d’Angleterre
Car pour ne point parler de l’églife de Cantorberi
ÔC de celle de Tou rs, que le roi traite comme
vous favez: il tient en ia main depuis long-tems
iept évêchez vacans dans nôtre province ôc dans
celle de Rouen, ôc ne permet point qu’on y ordonne
d’évêques. Le clergé du roïaume eft donne
en proie à fes fatellices. Si nous diffimulons cesde-
fordres, que repondrons-nous a J. C. au jour du
jugement ? ôc qui refiftera l’Antechrift , fi on
fouffre fi patiemment fes précurfeuts ? C eft par
ces tolérances que les rois degenerent en ty ran s ,
L l i i i