
A n . i i 95.
Inn 1 1 1 . 1. ep. 99.
1 9 m . loë cons. p.
1796.
S «p. Zw.X.XXXL
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¿58' H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e
de l’églife Romaine , en qualité de légat.
[I paffa à Montpellier, où il tint un con
avec plufieurs prélats de la provincedeNarbonne,
au mois de Décembre de la même année 119/. &
de leur confentement y publia les reglemens (divans.
On obfervera la paix ou trêve de Dieu, félon
les anciens décrets ; Si le légat ajoûte cette claufe
remarquable. Que les fujets de celui qui rompra la
paix, feront abfous du ferment de fidélité qu’ils
lui ont fait. On excommunie les pillards Ârra-
gonois Si leurs maynades ou compagnies , avec
ceux qui leur donnent retraite ou prote&ion. On
donne ce privilège à ceux qui marcheront en Ef-
pagne contre les infidèles, qu’ils font déchargez
eux Si leurs cautions des ufures qu’ils ont promi-
fes fuivant un décret du pape Grégoire V I I I .
en faveur de la croifade pour Jerufalem ; Si ils
peuvent même répéter les ufures qu’ils ont païées.
On recommande la sûreté de toutes les per-
fonnes qui voïagent fans armes, particulièrement
pelerins. L’églife prend foiis fa proteétion les
Juifs ou autres infidèles convertis, pour empêcher
qu’on ne leur faife aucun tort en leurs biens. On
recommande aux clercs la modeftie en leurs habits
Si la frugalité dans leurs tables, poura’ppaifer la ço-
lerede Dieu principalement en ce temps, die le
concile, oùles Sarrafins font les maîtres de la terre
fainte,& ravagent l’Efpagne plus cruellement qu a
f’prdinaire. On confirme l’excommunication prononcée
contre ceux qui avoient pris Si rançonne
Raimondèvêquc deLodeve. Et parce qu’i ly avoic
L i v r e s o i x a n t e - q u a t o r z i e ’me . e 59
des heretiques, c’eft-à-dire, des Albigeois, en plu-
fieurs endroits de la province ; on laifïe à la difere-
tion des évêques d’ufer des interdits comme ils jugeront
à propos, de peur que les interdits généraux
Si de longue durée ne donnent occafion à ces heretiques
de féduire les (impies. On commençoit à re-
connoître l’inconvenient de ces interdits inconnus
à la bonne antiquité ; qui laiifant le peuple fans
exercice de vraïe religion , l ’expofoient à la tentation
d’en prendre une fauffe.
Cependant le pape Celeftin aïant appris comment
le mariage du roi Philippe avec Ingeburge ,
avoit été déclaré nul -, Si touché des plaintes du roi
de Dannemarc frere de cette princeiîe , envoïa en
France deux légats, Melior prêtre cardinal, & Cen-
cio foudiacre , qui étant arrivez à Paris y affemble-
rent un concile de tous les évêques Si les abbez du
roïaume, pour examiner la validité de ce mariage ;
mais la crainte les aïant empêché d’agir avec liberté,
leur légation fut fans effet. Après leur retour le pape
écrivit à Michel archevêque de Sens, fe plaignant
qu’avant de décider une affaire de cette importance,
on n’eût pas confulté le faintfiege ; quoiqu’on
doive lui rapporter toutes les caufes majeures
fuivant la maxime établie par les canons, Si toujours
obfervée par l’églife Gallicane. Il cite l’exemple
du mariage de Lothaire Si de Thietberge ; Si
continue ainfi : Nous avons exhorté le roi Philippe
par le foudiacre Cencio envoie exprès, Si par nos
lettres, à traiter maritalement la princeffe fon épou-
Oo o o ij
A n. 1196.
Lvn.
L e roi Philippe
iè^emarie.
Rigord.p. 37,
Ap. Radutf. Sicg
p. 681.
Sap.lyv. x. n. 61}