
2.4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i qu e.
la croix, ni de paflerà un autre inftitut, fouspre-
|H texte de plus grande régularité. Pour les confecra-;
tions d’autels ou d’égliies , les ordinations des
clercs 5c les autres facremens : vous les recevrez de
l’évêque diocefain, s il eftdans la communion du
faint fiége 5c s’il veut les conférer gratuitement,
il non, vous vous adreiTerez à tel évêque qu’il vous
plaira , pour vous les adminiftrer par l’autorité du
faint liège. Nous vous confirmons toutes les fei-
gneuries 6c les terres que votre hôpital poflede delà
ou deçà la me r , en Afie ou en Europe, ou qu’il ac-
querrera à l’ avenir. La huile eft du vingt-uniéme
d ’Oôtobre 1154.
Le patriarche de Jerufalem prétendoit que les
au chevaliers de S. Jean atyifoient de fes privilèges,
Îai & voici quelles étoient fes plaintes contre eux.
c 5 Qu’ils recevoient ceux que les évêques avoient excommuniez
, ou interdits nommément : les admet-
toient à l’office divin, 6c en cas de mort leur fai-
foient adminiftrer le viatique, l’extrême onôfcion
6c Iafepulturc ecclefiaftique. Quoi qu’une ville fût
en interdit ils ne laifloient pas d’y fonnerles cloches
, d’y celebrer l’office publiquement à haute
v o ix , 8c d y recevoir les offrandes du peuple, au
préjudice des églifes matrices. Ils admettoient 6c
deftituoient leurs prêtres, fans la participation des
évêques. Ils refufoient de payer les dîmes de leurs
terres 6c de tous leurs revenus. Outre ces plaintes
communes à tous les évêques , le patriarche en
faifoit de particulières. Car comme l’hôpital de
faint Jean étoit vis-à-vis l’églife du S.Sépulcre, il
L i v r e , S o i x a n t e - D i x i j e ’m e .
fe plaignoit,que les chevaliers avoient élevé pour 7~~
lui infulter des bâtimens plus magnifiques que
ceux de cette églife , 6c que toutes les fois qu’il
vouloir prêcher ils fonnoient leurs cloches ; en-
forte quil ne pouvoir fe faire entendre. Que fur
les plaintes qu’il en avoir faites aux citoyens, placeurs
en ayant averti les hofpitaliers , loin de fe
cor riger , ils avoient menacé de faire encore-
pis ; 6c en effet étoient venus en armes attaquer
la maifon du patriarche, 8c avoient tiré dans
l'églife du faint Sépulcre plufieurs fléchés ; qui
furent depuis ramaffées en un faiffeau 6c fufpen-
duës devant le Calvaire, pour mémoire de cet attentat.
Le patriarche ôc les autres évêques voyant donc
qu’ils ne pouvoient avoir raifon des Hofpitaliers,.
réfolurent de s’adreffer au pape ,» 6c le patriarche
entreprit lui-même le voyage, quoi qu’âgé de près
de cent ans. Il prit avec lui deux archevêques ,
Pierre de T y r 6c Baudouin de Cefarée , 6c cinq
évêques Fridericd'Acre , Amauri de Sidon,.Con-
ftantin deLidde, Renier de Sebafte,. 8c Hebert de
Tiberiade. Ils s’embarquerent au printems, de l’année
115J. Sc arrivèrent heureufement à Otrante en
Poüille; mais ils trouvèrent tout le païs en armes,»
tant par la révolte des feigneurs contre Guillaume
roi de Sicile, que par l’entrée des Grecs que le"
pape y avoic attirez : ce qui obligea les prélats de-
Paleftine à s’embarquer pour aller par mer jufques
à Ancone. D e - là ils envoyèrent des évêques à-
l ’empereur Erideric qui étoit encore dans le païs,»