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A n . 1188.
57i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vos vaffaux de Campanie tk de Romagnc avec nôtre
fecours, d’accomplir touchant leur ville ce qui
a été dit. Moyennant ce que deffus, nous jurerons
de vous donn'er fureté , à vous , aux évêques } aux
cardinaux, àtoute votrecour, & à ceux-qui y viendront,
y féjourneront ou s’en retourneront, fauf les
droits des Romains qu’ils demanderont de bonne
fo i. Si vous les appeliez pour la défenfe du patrimoine
de faint Çierre , ils iront en les défraïant die
vôtre part,comme leurs predeceffeurs ont accoutume
de l’être. Ce font les principales claufes de es
traité : dont la datte eft du dernier de Mai indic-
tion fixiéme,,qui eft cette année 1188.. Il eft auiïi
datté de la quarante-quatrième année du fenat : ce
qui fait voir qt^les Romains en rcm.ontoient le
rétabliflement à l’an 1144. feulement, & au pontificat
de Lucius II. quoiqu’ils euffent commencé
cetteentreprife dès l’année précédente fous Innocent
II. Le pape Clément III. étoit à Rome dès le
treizième de Mars.
Avant que de partir de Pife , il exhorta le peu-
pie affemblé dans la grande é g h fe , à travailler au
« recouvrement d'e terre fainte ; & pour les y conduire,
il donna l’étendart de faint Pierre à leur archevêque
Ubalde , avec le titre de légat. Ce prélat
partit à la mi-Septembre delà même année 1188.
avec une flotte de cinquante vaiffeaux, pafla l’hiver
àMefline, ôcarrivaà T y r le fixiémed’Avril de l’année
fuivante. Ce fut apparemment àPife que le pape
î. Clement ordonna des prières particulières par toute
l ’églife pour la paix,, la délivrance de la terre fainte-
Stip. lîv.. L x tx. n.
s. 4. 6-, e$. 6.
L i v r e soi x a n t e - qc a t o r z i e’m e . 773
& des Chrétiens retenus captifs chez les Sarrafins.
Cependant les deux rois de France & d’Angleterre
eurent une conférence entre Gifors & Trie ,
depuis la fainte Hilairetreiziémedejanvier,jufques
à la fainte Agnès qui eft le vingt-un ; où aflifte-
rent les.évêques & les feigneurs des deux royaumes.
Là fe trouva Guillaume archevêque de Ty r, le
même qui dix ans auparavant, étoit venu pour le
concile de Latran. Il parla fi fortement en cette
aifemblée de la défolation de l’églife d’O r ien t, &
des maux dont elle étoit encore menacée, que le-s
deux rois laiifant leurs différends, qui étoient le fu-
jet de la conférence, fe réconcilièrent & reçurent
la croix de fa main. Avec eux fecroiferent GautieT
archevêque de Rouen & Richard de Cantorberi
ou plûtôt ils renouvellerent le voeu qu’ils en avoienf
déjà fait. Les évêques de Beauvais&de Chartres fe
croiferent aufli, avec Hugues III. duc de Bourgogne
,. Richard comte de Poitou fils aîné du roi
d’Angleterre, Philippe comte de Flandres,Thibaud.
comte de Blois de plufieurs autres feigneurs. Pour
fe diftinguer,le roi de France &c fes fujets prirent la1
croix ,rouge, le roi d’Angleterre &ies»fieas prirent
la croix verte.
Enfuite le roi d’Angleterre vint au Mans,, où il
ordonna que chacun donneroit pendant cette année
1188. la dîme de fes revenus & de fes meubles
pour le fecours de la terre fainte : excepté les armes,
les chevaux , les habits des chevaliers ; les
chevaux ,. les liv re s , les habits & les chapelles des»
clercs , & les pierreries des uns & des autres. On-
C c c e ii j
A N. 1188.
XV.
Decime Saladme*
jRigotd.p. 25.
Roger.p. 641.
G. Neub. n i . rv
¿3. to. 16. coney
P- m 9<
Roger,p. 6412?