
A n . 119Î.
Rîgord. p. 40.
Gefta Inn. I I I .
n. fo . Ap~. Bain. 1,
M ijc e l.p . 4x3,.
L V I I Ï ,
Mort de Maurice,
Eudes de Sulli é-
véque de Paris,
Rigord.p. 40.
Sup. I. x x x . n
B-
6 6 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fe , fans écouter les mauvais confeils ; mais il n’â
pas reçu ce légat avec la dévotion convenable. C ’eft
pourquoi aïant égard à l’aéte public qui nous a été
cnvbïé par l’archevêque de Lunden Si fes fuffra-
g an s , touchant la généalogie de la princeife & la
commune renommée ; nous calions & annulons
de l’avïs de nos freres, cette fentence de divorce
rendue contre la forme de droit ; vous mandant
Si ordonnant, que fi le roi du vivant de cetteprin-
celle, en vouloit époufer une autre, vous lui défendiez
expreflement de notre part. La datte eft du
treizième de Mars 1196 . mais le roi Philippe ne
laiffa pas d époufer la même annéeaumois de Juin
Marie fille du duc de Meranie Si de Boheme.
Ingeburges’en plaignit au pape Celeftin par une
lettre ou elle di t , qu’il y a trois ans que Philippe,
l’a époufée Si qu’il- la retient en prifon dans un
château ; mais Celeftin ne fit plus de pourfuites fur
ce fujet ; loir q u ’il ic fût relâché, foit que fon grand
âge Si le peu qu’il vécut depuis, ne lui permiiîent
pas d’agir plus vigoureufement.
La même année le onzième de Septembre Maurice
évêque de Paris mourut après avoir rempli ce
fiege trente-fix ans. C ’étoit le pere des pauvres, Sc
entre les grands biens qu’il fit, il fonda quatre ab-
baïes dans fon diocefe ; deux de chanoines réguliers
Herivaux &Hermieres, deux de filles, Hiere
& Gif. Il biffa aux pauvres tout ce qu’il avoit en
fonds de terres. Et comme il étoit informé que
de fon temps plufieurs fçavans doutoient de la re-
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furrection des corps, il.fit écrire fur un rouleau j ~
ce fameux paffage de Job : Je fçai que mon redem- N* i f i
pteur eft vivant, & qu’au dernier jour je me lèverai ^°b' XIJI’ IS'
de terre, Si le refte. Il ordonna en mourant que
l ’on mît fur fa poitrine ce rouleau étendu : afin
que tous les hommes de lettres qui viendroient à
fes funérailles, fuffent confirmez dans la foi de la
refurreétion. Il fut enterré à S. Viétor au milieu
du choeur.
Son fucceffeur dans le fiege de Paris fut Eudes
fils d’Archambaud, feigneur de Sulli, Si frere de
Elenri archevêque de Bourges. Pierre de Blois, qui
étoit alors en Angleterre , écrivit ainfi fur cette
éleébion à l’abbé de Gloçeftre , qui lui avoit demandé
ce qu’il en fçavoit : Après la mort de Maurice
, le chapitre de Paris délibéra fur le choix du epi/t.iiïr
fucceffeur. Il y avoit plufieurs vieillards, qui depuis
long-temps avoient amaffé de l’argent pour
l’emploïer en eet t e o c c a f i o n ,- Si qui par leurs
agents faifoient des propofitions honteufes ; mais
cette’ fage compagnie éluda leurs artifices, &choifit
tout d’une voix & malgré lui Eudes' le chantre de
Bourges. Je l’ai connu à Paris Si chéri tendrement
pendant le temps de fes études î où fon c tion
fpirituelle l’inftruifoit plus que les leçons de
fes maîtres. Son précepteur, qui étoit mon difeb
pie, m’a fouvent rapporté avec quel foin y quelle
dévotion & quel fecret i l .s’appliquoit dèsTlo r s ,
tout jeune qu’il é to it, aux oeuvres de pieté , particulièrement
à l’aumône. Aïant atteint l’âge de
puberté il alla à Rome , dans le temps que Gre-
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