
A n. 115 5.
Cod. .
6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
orage: allez 8c choififlezquelqu'un avec qui vous
puitfiez vivre en paix: celui-ci ne vous fera plus à
charge. Il les renvoïa ainfi, retenant auprès de lui
Nicolas pour le fervice de l'églife Romaine, & le
fit évêque d’Albane.Il fut enfuite envoyé légat en
Norvège , où il inftruifit avec foin dans la loi de
Dieu la nation encore barbare , 8c à fon retour il
fut élevé fur le faint fiége. Le nouveau roi d’A n gleterre
Henri aïant appris l’éleétion de ce pape né
A(. vttr. BU/, fon fu j e t , lui fit écrire une lettre, où il félicité fon
païs d’avoir produit un arbre fi heureufement tranf-
planté : il l’exhorte à remplir l’égliie de dignes minières
, &c à procurer du iecours à la terre-îainte ÔC
à l’empire de C. P.
Cependant Arnaud de Breife étoit à R om e , où
il continuoit à tenir publiquement des difcours
feditieux, foutenu par les citoyens puiffans, prin-
cipalementparlesfenateurs. Quelques-uns de ceux
qu’il avoit féduits attaquèrent Gérard prêtre cardinal
du titre de fainte Pudentiene comme il paf-
foitdans la rué facrée, allant trouver le pape; 8c
le blefferent dangereufement dont toutefois il guérit.
C ’eft pourquoi le pape Adrien mit la ville de
Rome en interdit, & on y celTa les offices divins
j uf qu’au mercredi de la femaine fainte n 5 5. Le pape
demeuroit cependant à S. Piere de la cité Léonine.
Alors les fenateurs preffez par le clergé 8c le
peuple vinrent trouver le pape, & lui jurèrent fur
les évangiles qu’ils chalferoient de Rome 8c de fon
territoire Arnaud&fes feéfcateurs,s’ils ne rentroient
dans l’obéïflance du pape. Ils furent chaffez, l’in-
IV.
Fin d'Arnaud
de Breffe.
A ci a* ap. Bar•
an.iifs*
L i v r e S o i x a n t e - D i x i e 'm e . 7
têrdit levé,8c toutle peupleenbenitDieu. Lelen-
demain qui étoit le jeudi faint , on accourut de A n . i i j j .
toutes parts félon la coutume pour recevoir l’abfo-
lutiori despechez, & il vint auffi unegrande multitude
de pelerins. Alors le pape accompagné d’é-
vêques, de cardinaux 8c d’une grande troupe de
nobles, fortit de la ville Leonine où il étoit demeuré
depuis fon ordination, 8c paffantau travers
de Rome avec les applaudiffements de tout le peuple,
il arriva au palais de Latran , où il célébra fo-
lemnellement la fête de Pâque, qui cette année
étoit le vingt - feptiéme de Mars.
Frideric Barberouffe roi des Romains avoitpaffé E ü Trif- Ü
i l’.h iveren Lom1ba1rd ie, 8c aprè\ s avoir prispl1 ufrie urs &<. ‘I I+- ü£
places, entr’autres Tor tone, il vint à Pavie, où il
fut couronné roi des Lombards dans l’églife de faint tm 10-
Michel le dimanche Jubilate troifiéme après Pâques,
qui étoit le dix-feptiéme d’Avril. Il célébra
la Pentecôte près deBoulogne , puisilpaflaenTof- C' IZ-.
cane. Vers ce tems-là Anfelme évêque d’Havelf-
berg revint deGrece, où Frideric l’avoit envoyé
pour traiter avec l’empereur Manuel de fon mariage
, 8c d’une alliance contre le roi de Sicile. A fon
retour Anfelme fut élu archevêque de Ravenne par
le clergé 8c le peuple, 8c le roi lui donna l’exarcat
de la province pour récompenfedefes fervices.
Le pape étoit à Viterbe, quand il apprit que le Atta. ap• Bar,
roi Frideric marchoit à Rome en diligence -, 8c craignant
qu’il n’y vint comme ennemi, il affembla
fon confeil 8c envoïa au devant de ce prince trois
cardinaux,favoir deux prêtres, Jacques de S.Jean 8c