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A n. 1170. déclara une fécondé fois qu’il étoit du fentiment
des Romains.
Amrfconfe- Deux jours après le catholique Norfefis eut en-
«ncc. core une conference avec Theorien , où il lui dit :
Il n’y a point de difficulté d’admettre d'eux natures
en Jefus Chrift j- pourvu qu’on les çonnoiffe in-:
ieparablement unies en une feule hypoftafe, de ce
ne feroit pas agir en Chrétien de combattre une
vérité manifefte. Mais qui empêche de reconnoî-
tre en Jefus-Chrift une nature eompofée de deux,
comme la nature de l’homme eft eompofée de i’a-
Hie ôc du corps qui font deux natures différentes ?
ôc c’eft la comparaifon: qu’aporte S. Cyrille. Pour;
répondre à cette objeéBon, Theorien cita premièrement
un paffage de S. Grégoire de Nazianze ;
mais Norfefis d i t , qu’il ne fe trouvoit point dans
la tradueftion Arménienne. Elle eft donc fau tive,
dit Theorien, ôc il lui donna le même paffage en
Syriaque. Norfefis appella un de ceux qui favoient
lire en cette langue, ôc il trouva le paffage tel
que l’avoit cité Theorien. Il y avoit long-tems que
les peres Grecs étoient traduits en Syriaque ôc en
Arménien.,
Theorien continua : Saint Cyrille n’emploïe
l’exemple de la compofition qui eft en nous, que
pour montrer qu’il eft poffible que de deux natures
différentes il fe faffe un fuppôt, comme Pierre
p. 4JÎ ou Paul d’une ame ôc d’un corps : car c’effi ce que
nioit Neftorius: mais il y auroit contradiction a
dire en même tems qu’en Jefus-Chrift il y a deux
natures ôc une feule nature : ce qu’il démontra geo*-
metriquemene
L i v r e s o ï x X n t e -d o u z i e ’m e : 3 x i
tnétriquement. Et comme Norfefis en revenoic
toujours à cette expreffionde Cyrille : Une nature
du Verbe incarnée, Theorien dit qu’elle eft de Si
Athanafe même contre l’erreur d’Arius, qui admetr
toit deux Verbes de natures différentes : l’une in-
créée qui avoit toujours été en Dieu , l’autre créée
dans le tems qu’il s’étoit incarné. C ’eft doue de là,
d it - il, que S. C yrille a tiré cette expteffion. Or
encore qu’elle foit vraie, nous ne devons pas nous
en fe rv ir ,à cau fe du mauvais fens qu’on lui donne:
comme nous n’appelions pas Marie mere de Chrift,
quoi qu’elle le foit en effet, parce que Neftorius
abufoic de cette expreffion. A la fin de cette conférence
Norfefis demanda à Theorien.la définition de
foi du concile de Calcédoine, qu’il lui donna.
Le lendemain arriva Jean Syrien évêque de
Ceffounion : ôc il aprit que le Catholique des Arméniens
avoit eu plufieurs conférences avec des Grecs,
8c étoit entré dans leurs fentimens. C ar , difoit le
Catholique , ils prouvent tout ce qu’ils difentpar
l ’écriture, ôc par les peres que nous honorons comme
eux. L’évêque Jean alla donc le trouver ôc lui
dit ? Q u ’eft-ce que j’aprens,. feigneur ? On dit que
vous luivez le fentiment des Romains, qui font
Neftoriens. Norfefis répondit: Je ne meferoisren-
du ni à l’autorité du patriarchedeConftantinopie,ni
3 celle de l’empereur , fi je n’avois reconnu lave-*
rite parmoi-même : mais je ne puis la deiavoüer,
ni refifter aux peres. L’évêque Jean reprit: J’ai
oüi dire que vous avez confeffé deux natures en
Jefus-Chrift. Or vousfavez que fi nous confeffons
Tome X V , I |
A n. 1170.: