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6j 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vacantes, & y tnettoit de fa feule autorité des en-
fans ou des perfonnes décriées ; ou s’en appliquoit
les fruits fans qu’elles vacaflent. Que fouvent en
conférant les bénéfices il les coupoit ou les char-
geoit de penfions à fon profit, tte qu’ilfaifoit payer
l ’abfolution des cenfures.
Sur ces plaintes le pape donna commiffion à faint
Hugues évêque de Lincolne , avec un archidiacre
& un prieur, d’aller à Yorc &c d’en faire désinformations
exaétes, S’il fe prefente , dit-il, des accu-
fateurs légitimés, vous les écouterez & nous en-
voyerez leurs dépofitions clofes fous vos fceaux ;
alignant aux parties un terme competant pour fe
prefenterau faint fiege. S’il n’y a point d’autres ac-
cufateurs contre l’archevêque que la commune renommée,
vous lui prefcrirez la purgation canonique,
avec trois évêques & trois abbez ; &c s’il ne
peut y fatisfaire, vous le fufpendrez de fes fonctions,
& nous i’envoyerez pour être inftruit de fes
devoirs. S’il propofe quelque reproche contre fes
accufateurs, vous nous l’envoyerez aufli fous vos
fceaux.Maisfipour éluder nôtre mandementavant
que d’avoir reçu votre citation , il appelle^ ou fe
met en chemin pour venir à Rome, vous lui donnerez
un terme de trois mois, pour fe prefenter
en perfonne devant nous; à faute de quoi vous
le déclarerez dés lors fufpens de toute fonélion.
La lettre eft dattée de Rome le huitième de Juin
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L’évêque de Lincolne & fes deux collègues
s’acquittèrent fidèlement de leur commiffion. Ils
L i v r e s ô i x a n t e -q_u a t o r z i e ’m e . 63;
vinrent à Yorc le dimanche après l’épiphanie huitième
Janvier 1195. & ayant affèmblé dans la cathédrale
les abbez & tout le clergé du diocefe, ils informèrent
fur tous les articles contenus dans leur
commiffion , en prefence des clercs de l’archevêque
, qui dirent, qu’il avoit appelle & pris le chemin
de Rome. Les commiffaires y envoyèrent les
informations, donnant à l’archevêque un délai de
iix femaines au-delà des trois mois accordez par le
pape ; & marquant à fes adverfaires pour terme de
leur comparution devant le pape pour le premier
jour de Juin de la même année 119J.
Il n’y avoit perfonne en Angleterre plus capable
d’executer une telle commiffion que S. Hugues de
Lincolne , dont la vertu étoit connue de tout le
monde, particulièrement fon attachementinviola-1
ble à la juftice, fon zele pour la défenfe des oppri-
m e z& fon courage intrépide pour re fi fter aux puifY
fances. Auffi les papes fous lefquels il vécut lui déléguèrent
les affaires les plus importantes de toute
laprovince,comme dit l’auteur de fa vie ; & il ajoute,
que le faint prélat avoit reçu de Dieu une telle grâce
pour difeerner le jufte de l’injufte , que les plus
habiles jurifconfultes difoien t, n’avoir jamais vu
fon pareil pour la déeifion des caufes les plus difficiles
, quoiqu’il n’eût point étudié cette fcience.
Ceux qui avoient de bonnes caufes étoient ravis
de l’avoir pour juge, ne craignant de fa part ni négligence
, ni foibleffe pour fe laiffer ébranler aux
menaces ou aux prefens.
Le roi Richard après fon retour en Angleterre
l u i ij
A n . n pf.
X L V I ,
Fermeté de S.
Hugues de LÎîl-î;
colner
Vit a c. $3. ap.
Sur. 17. Nov.
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