
n o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e }
me contre l’empereur même fonidole, & tous fes
adorateurs.
Je paiTe aux foufcriptionsde ce concile , où faute
d’évêques on fait paroîcre des comtes , 8c on
met au premier rang des évêques dont l’éleétion eft
nulle ou rejettée. Rainald chancelier de l’empereur
s’eft dit archevêque de Cologne , quoi qu'il
foit certain que ion eleèbion a ete condamnée par
le paçe Adrien v & je ne voi pas pourquoi il a
différé de fe faire facrer par fon V ié to r , fi ce
n eft qu il craint fa chute prochaine. Gui comte
de Blandrate a tenu la place de l’archevêque de
Ravenne : quoique fon fils qui eft un bon jeune
homme,mais dont l’életftion a été cafTée,ne puif-
fe paffer pour archevêque. Qui n’en voit le ridicule?
C ’eft un jeu detheatre plûtoft qu’un concile.
Que dirai-je de ce grand nombre , quoi que
faux, de royaumes 8c de provinces ramaffées dans
ces fouferiptions pourimpoferauxignorans?Nous
fommes bien-heureux que l’empereur a eu plus de
honte d'exiger des injuftices que ce concile de les
fouffrir.
J’eftime que ceci fuffit pour perfuaderl’archevê-J
que de Reims de recevoir Alexandre : à condition
de différer, s’il le juge à propos , à publier fon
confen tement, car je fuis bien perfuadé qu’il ne re-
connoîtra pas l ’antipape. Il ne faut rien précipiter
dans les affaires importantes. L’évêquedePavieôt
l'évêque de Pbifance ont été follicitez outre me-»
fure pour le parti d’O â a v ien , mais ilsn’ontcedc
ni l'un ni l’a u tre , parce qu’ils craignent P ieu,
L i v r e So i x a n t e -D i x i b ’ mh. Tri
Toutefois l’empereur les prçifc, & Dieu le permet
afinqueleurexempleencourage ceuxqui (ont plus
éloignez. Et enfuite : Quoique l’archevêque de
Cantorberifoit,comme vous favez,confiderable-
ment malade, toutefois la neceffité de cette affaire
l’a obligé de partir, pour fe trouver à l'aifemblée
des évêques 8c du clergé de tout le roïaume ; 8c rendre
réponfe au roi, qui l’a confulté fur ce qu’il doit
faire. On dit que l’évêque de Vinchefttre 8c celui
deDurham prendroient volontiers,s’ils ofoient,le
parti d’Oéfcavien; au contraire l’archevêque d’Yor c
8c notre tréforier fouciennent Alexandre de toutes
leurs forces, 8c c’eft le parti du plus grand nombre
& des plus honnêtes gens. Ainfi parloit Jean
de Sariiberi.
Philippe abbé de l’Aumône de l’ordre de Cî-
i teaux.au diocéfe de Chartres dont j’ai déjà parlé,
contribua beaucoup à faire reconnoîrre le pape
Alexandre en France 8c en Angleterre. Comme fa
vertu lui donnoit une grande autorité le pape lui
avoit écrit de travailler à cette affaire, 8c il lui
répondit en ces termes: J’aipréfenté votre lettre
au roi d’Angleterre, qui l’a reçue agréablement,
8c après avoir délibéré avec les.fiens 8c avec nous,
il nous a reconnu pour pape : il vous préfente
par nous fon obéïffance , 8c vous envoyera dans
peu fes députez : mais il a voulu que je vous en
écriviiTe le premier, afin que vous appreniez fes intentions
plus fecretement 8c plus promptement:
J’ai envoïé.votre lettre générale aux évêques d’Angleterre
par un homme fidele, avec Gilbert évêque
An. i i 6o.
xivm.
Alexandre re-
comui en France
& en Angleterre.
Jo.Sarùb» epiSf,
64.
à