
A n . i i 7 1,
XL.
C oncile d’A r
srranches.
t o . i o . c o n c .p .
I 4 J7- ex Roger.
Heved,
3 7 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
à Jerufalem , à Rome ou à S. Jacques, foi,t autre
chofe, je fuis prêt d’obéïr. Ce qui toucha Iqs afftf-
tans jufquesaux larmes. Enfuice les légats menèrent
le roi de fon bon gré hors la porte deT’églife , où il
reçut l’abfolution à genoux , mais fans ôter fes habits
, ni être fuftigé ; puis ils le firent entrer dans
1 eglife. Pour donner connoiifance de ce qui s’étoie
paifé à quelques perfonnes du roïaume de France ,
ils ordonnèrent que l ’archevêque de Tours & fes
fuffragans, ie prefenteroient à Caën devant le roi
d Angleterre & les légats le mardi après l ’Afcen-
fion. Le jeune roi Henri promit entre les mains du
cardinal Albert d’obfetver ce que le roi fon pcre
avoit ju re , & d’accomplir la pénitence , fi le pere
ne le pouvoir par mort ou autrement.
Quatre mois après on aiTembla en la même ville
d’Avranches un concile où fe trouvèrent les deux
rois le pere & le fils , Rotrou archevêque de Rouen
& tous les évêques & les abbez de Normandie. Ce
concile fe tint dansl’églifede faint André le jour de
•S. Côme vingt-feptiéme de Septembre 1171. Le roi
pere y reïtera le ferment qu’il avoit fa it, y ajoutant
quelques claufes. Que jamais il ne fe retjrc-
roit de l'obéïflance du pape Alexandre & de fes
fucceffeurs, tant qu’ils le tiendroient pour roj catholique.
Qu ’à Noël prochain il prendroit la croix
pourtrois ans, & partiroit l’été fuivant pour Jerufalem
, fi le pape ne l’en difpenfoit : mais s’il étoit
obligé d’aller en Efpagne contre les Sarrafins, fon
voïage de Jerufalem feroit d’autant différé. Que cependant
il donneroit aux Templiers l ’argent nc-
L i v r e s o i x a n t e -d o u z i e ’ m e . 377
Ceffaire fuiviint leur eftimation pour entretenir à la —-------
Tetre-fainte deux cens chevaliers pendant unan. 117i -
Les légats donnèrent au roi leurs lettres contenant r- *t-8?-
toutes les claufes de fon ferment, & il y fit auiîi
mettre fon fceau.
Le lendemain les légats tinrent au même lieu le
concile avec les prélats & le clergé de Normandie,
où l’on publia douze canons; fçavoir : On ne |
donnera point à des enfans des bénéfices à charge
d’ames , ni aux enfans des prêtres les églifes de
leurs peres. Les églifes ne feront point données à r *
ferme, ni' à des vicaires annuels ; mais on obligera
les curez des paroiffes, qui le peuvent porter, d’avoir
un vicaire. Oin n’ordonnera point de prêtres c-s-
fans titre certain. Le prêtre qui fert une églife au- f. 8 3»
ra du moins le tiers des dîmes , & les laïques ne
prendront rien des oblations. Ceux qui poffedent ?• **
des dîmes par droit héréditaire, peuvent les donner
à un clerc, à condition qu’après lui elles re- *
tourneront à l’églife. Les. clercs n’exerceront point c-li>
lès jurifdidlions féculieres , fous peine d’être exclus
des bénéfices. Le mari ou la femme ne pourra’ C
entrer en religion l’autre demeurant dans le fie-
c le , s’ils n’ont paffé l’âge d’ufer de leur mariage.
On propoiè l’àbftinence & le jeûne de l’AVent à f' 3!i
toüs ceux qui pourronti’obferver, principalement
aux ecclefiaftiques & aux nobles. On vouloir auiïi
défendre aux prêtres plufieurs exaéfions fur les
biens des mourans , pour les mariages & les baptêmes
, & pour l’abfolution des excommunications,,
dont ils exigeoient quarante-huit livres ; mais les