
| î . 9 ® H i s t o i r e ë c c l s s i a s t t q o e :
An.-îî(>9- pape de l’appeller en Italie, écrivit ainfi à Humbauii
cardinal évêque d'Oftie fon ami, qui fut depuis le
pape Lucius III. Comme il efl: évident que le roi
d’Angleterre ne cherche qu’à opprimer la libejté
ni. ef. 79. gj bannir de fes états l’autoriré du S.
fiége, tous les hommes fages 8c craignans Dieu admirent
comment l’églife Romaine l’a fouffert il
long-tems avec tant de patience. Quelle gloire eft-
ce devant Dieu ou devant les hommes, dé juger
les pauvres & ne point reprimer les crimes des
puiifans ., que la vrai juftice punit plus rigou-
reuferaent que les autres ? Qui jamais au vû 8c au
du pape a tant abufé des biens de l’églife, que
fait à prefent le roi d’Angleterre? il y a cinq ans
qu’ il poffedè mon évêché , il y a tourné à fon ufa-
ge ceux de Lincolne, de Bath, d’Herford 8c d’Eli,
i l a diftribué à fes chevaliers prefque toutes les
terres de Téglife de Landaf, 8c il ne permet point
d ’ordonner d’évêque à Bangor vacant depuis près
de dix ans. Je ne parle point des abbaïes dont je
ne fai pas le nombre. Il fe vante de faire tout cela
en vertu de ces coutumes, que Téglife Romaine
devroit avoirpubliquementeondamnéesdès îecom»
mencement.
C ’eâ donc parce que je ne veux pasabaiifer Tc-
.glife, que le roi vous demande ma dépofition $
parce que je ne veux pas abandonner la loi de
Dieu , il demande que ¡je fois transféré à une autre
églife fans neceffité 8c utilité ; parce que je ne veux
pas prendre part à fes injuflices , il demande que
ÿpus m’appellie*, afin que dans lepaifageilpuijfe
L i v r e S o i x a n t e - d o u z i e ’mb. 1 9 s
trafiquer mon fang. Car-à quel autre deiTein fol- . *
licite-t-iï pour me perdre les Milanois, les Cremo-
nois 8c les Parmefans qu’il a corrompus par argent?
Quel mal ai-je fait à Pavie 8c aux autres villes d’Italie
, pour procurer mon exil? Et enfuite: N ’â-
t-on pas attiré les Fragipanes, les Latrons, la
famille de Pierre de Léon 8c les autres Romains
les plus puiifans, pour foûmettre Téglife Romaine?
On promet même de lui donner la paix avec
l ’empereur 8c les Saxons, 8c d obliger par argent
tous les Romains à prêter ferment de fidélité au
pape, pourvu qu’il fatisfaiFe le roi d Angleterre
par ma dépofition. Vous voyez quelle iuretc 8c quel agrément il me preparoit en ce vo’iage,
êcil ne fe mettoit pas en peine ou je.prendrois de
quoi en faire les frais 8c de quoi fatisfaire a mes
créanciers. Enfin on abeau m appeller, je ne m ex-
poferai jamais à ce voïage, où ma vie feroit en
P^r^* - v.
Les nonces que le pape envoïa au roi d’Anglea
t • . y-» 1 t t vien nonces terre furent Gratien neveu du pape Lugene lil * vers leroid’Ao*
foûdiacre 8c notaire de Téglife Romaine , avec le 6'«“ '-^ Sa
doéleur Vivien archidiacre d’Orviete 8c avocat en
cour de Rome. Le pape lui donna la formule de
la paix qu’ils devoient traiter, 8c leur fit promettre
par ferment, de n’en pointexceder les termes.
Il leur défendit de fouffrir que le roi les defraiat,
jufques à ce que la paix fut conclue ; 8c de faire
aucun féjour au-delà du terme qui leur etoit psef-
crit favoir la S Michel de la meme annee 1169.
Les nonces écoient chargez de deux lettres, lune
O o ij