
A n . 117$.
4 0 4 H i s t o i r e E c c i / e s i a s t i q u e .
la dépendance de Tévêque de Sarilberi, finon une
bulle d’exemption fufpeéte de faufleté par le feaa
& par le ftile. Après que l’on eut oui les témoins
& vûles pièces, l’archevêque exhortoit les parties
à la paix. & l’évêque ne s’en éloignoit pas mais
l’abbé refufa de s’accommoder, ni d’être jugé par
l’archevêque, difant qu’il ne devoit répondre qu’au
pape ; ôc en fe retirant il ajoura avec indignation :
Les ahbez font bien lâches, ôc bien miferables de
ne pas anéantir la puiilance des évêques, puifque
pouf un once d’or par an ils peuvent obtenir de
Rome une pleine liberté*
ietr.-Bitf.ef.6i.. L’archevêque Richard en prit occafion d’écrire
au pape Alexandre pour fe plaindre des exemptions
au nom de tous les évêques. Ce mal, dit i l, s’étend
très-loin : les abbez s’élèvent contre les primats ôc
les évêques e ils ne veulent avoir perfonne qui reprime
leurs défordres, niquis’oppofeàleursdefirs.
De-là vient que les biens de la plûpart des monaf-
teres font au pillage .- les abbez ne fongent qu’à
faire bonne ehere & vivre en p a ix , & les moines
comme n’aïant point de chef s’abandonnent à
Toifiveté,& aux vains difcours,enforte que fi vous
entendiez leurs difputes tumultueufes, vous prendriez
le cloître pour un marché. Si vous ne remédiez
promptement à ce mal, il eft à craindre que
les évêques ne fc retirent auffi de la fujetion des-
archevêques, les doïens, & les archidiacres .de
celle de leurs prélats, & qu’il n’y ait plus enfin de
fubordination. Qu’efb ce qu’exempter les abbez de
la jurifdiition des évêques, finon autorifer la re>-
L i v r e s o i x a n t e b o u z i e ’m e . 40J
volte ôc armer les enfans contre leurs peres ? Quelle
juftice y a-t’il que le pape accorde des grâces au
préjudice des évêques, en leur ôtant ce qui leur
appartient ? Jefçai que les papes ont accordé la plûpart
de ces exemptions pour la paix des monafteres
& à caufe de la tyrannie des évêques : mais le contraire
eft arrivé : car les monafteres qui ont obtenu
cette damnable liberté, fort par l’autorité du pape,
foit,comme il eft plus ordinaire,par de fauiTes bulles,
font tombez dans un plus grand trouble &
une plus grande pauvreté. C ’eft pourquoi plufieurs
maifons très célébrés pour leur fainteté, n’ont jamais
voulu avoir de ces exemptions, ou les ont
auflï-tôt rejettées. Ainfi parloit l’archevêque de
Cantorberi, ou plûtôt Pierre de Blois fous fon
nom. Au refte le monaftere de Malmefburi étoie
alors fi peu exempt, qu’il ne l’étoit pas au milieu du
fiecle fuivant, comme il paroît par une bulle d’in nocent
IV . de l’an 1148.
Dès le mois de Septembre de Tanné 1174. l'empereur
Frideric étoit entré en Lombardie pour la
cinquième fois ; & il paffa l’hiver attaché au fiége
de la nouvelle Alexandrie, qu’il fut enfin obligé
de lever au bout de quatre mois, le jour de Pâques
treizième d’A vril 117/. Il fe retira à Pavie , d’où il
envoïa aux évêques de Porto & d’O ft ie , & au
cardinal de S. Pierre aux liens, pour faire au pape
des propofitions de paix. Le pape envoïa ces
trois cardinaux à Pavie, l’empereur nomma Philippe
élu archevêque de Cologne avec fon chan>-
eelier, ôc fon protonotaire, pour traiter avec les
E e e iij
A n . 11.7 j .
Menait* Angî.
U . 1 . /»-5 3 -
jLV. .
Alexandrie év&d
ché.
A t ta A le x . ap..
Bar. 1174. 1 1 7 5»