
A n . n 8 i .
C . i. extra de
Reliq.
l . Çor. Y i. 1.0/
XL:
Enfans tuez. par
les J uifs.
Rigord. æ». i.
f. 6»
24- p . ix .
1171;
jorf H i s t o i r e e c c i e s i a s t i q o h .
faint Benoît, comme elle eft encore.
Le procureur de l’abbaïe de Grcftain affommé
par les moines, femble être le fujet d’un décret du
pape Alexandre conçu en ces termes:Nous avons
appris que quelques- uns d’entre vous honorent comme
ia in t, un homme tué dans le vin Si l’yvrogne-
rie ; quoique Péglife permette à peine de prier pour
ceux qui meurent en cet état. Caf l’Apôtre dit,
que les y vrognes ne poflederont point le roïaume de
Dieu. Celiez donc ce culte , puifquequand même
ce mort feroit des miracles, rime feroit pas permis
de l’honorer comme faint, fans l’autorité de l’églife
Romaine.
Le nouveau roi de France Philippe avoit une
grande averfion pour les Juifs, qui étoient puiffans
dans fon roïaume, Sc particulièrement à Paris. Car
il avoit fou vent oiii dire aux feigneurs qui avoient
été élevez à la cour avec lu i, que ces Juifs de Paris
tous les ans le Jeudi-faint ou quelque autre jour
delafemaine fainte,égorgeoient un Chrétien comme
en facrifice, en des lieux fouterrains. Plufieurs
avoient été convaincus de ce crime du vivant du
roi fon pere Si brûlez; Si on comptoit pour martyr
un enfant nommé Richard ainiï tué Si crucifié par
les Juifs, dont le corps repofoit à Paris en l’églife de
faint Innocent au lieu nommé Champeaux, où étoit
leçimetieredela ville , ôiqueleroi Philippe fit fermer
de murailles en i i 8 j . On difoit qu’il s’étoit fait
plufieurs miracles au tombeau de Richard, qui
avoit été tué à Pontoife, Si delà apporté à Paris,
fuivant le témoignage de Robert abbé du mont S»
Michel,
L i v r e s o i x a n t e t 'r e i z i e ’m e . yoy
Ce même auteur rapporte fous l’an 1x71. que ~ -— *
Thibaut comte de Chartres fit brûler plufieurs N" ii8x.
Juifs demeurant à Blois ; parce qu’aïant crucifié s»; •if. Marti
un enfant au temps de Pâques au mépris des Chré- tü' 3'f ' iU'
tiens, ils l’avoient mis dans un fac &c jetté. dans
la L o ire , où il avoit été trouvé. Les Juifs convaincus
furent brûlez, excepré ceux qui fe firent
Chrétiens. Il ajoute qu’ils avoient fait la même
chofe à Norvic en Angleterre du temps du roi
Eftienne en la perfonne d’un enfant nommé Guil- chr. j §fL»j
laume ; Si encore depuisà Gloceftre fous Henri II. f‘ 10+3- 1<i5à>'
Un auteur Anglois rapporte le martyre du jeune
Guillaume à la neuvième année du roi Eftienne ÿ
qui eft l’an 1144. &c celui de l’enfant crucifié à
Gloceftre fous la fixiéme année de Henri II. qui eft
l’an n<i g. Enfin on trouve encore un enfant nommé Gervtf.- ëür
Robert tué en Angleterre par les Juifs à Pâques llSr-
l ’an ï 181. Sc enterré dans l’églife de iaint Edmond ;
où l’on difoit qu’il ic faifoit plufieurs miracles. Je
ne vois point, que jufques-là 011 ait formé contre
les Juifs de telles accuiàtions ^ qui- devinrent
très-frequentes-depuis. Les Juifs prétendent que
ce font des calomnies , mais pourquoi les Chré- c^defo. «*4
tiens les auroient-ils avancées en ce temps plutôt calomn~10•
qu’en un autre, s’il n’y a voit eu quelque fondement
î
Le roi Philippe étoit encore animé contre les xir.
Juifs, parce que l ’antiquité de leur établiflement à Fr/"e cllï<rez/ tf
Paris, Sc la réputation de leurs doifteurs lcs y avoient zigord.p. s.
tellement enrichis-, qu’ils poifedoient près de la
moitié de la ville ; qu’au mépris des Ioix Si des
S f f i|